«L’allongement de la durée de la vie est le prochain choc techno-idéologique qui sera déclenché par la convergence de l’idéologie transhumaniste et des NBIC, arrivées à maturité», confirme froidement le chirurgien Laurent Alexandre, patron de la société de séquençage DNA Vision et spécialiste des technologies de santé du futur. Le transhumaniste Aubrey de Grey préfère se définir comme "techno-progressiste" Les recherches sur les NBIC, c’est-à-dire les nanotechnologies, les biotechnologies, l’intelligence artificielle - informatique ou robotique - et les sciences cognitives, mobilisent d’éminents spécialistes à travers la planète. Et ces derniers entrevoient désormais des avancées révolutionnaires pour régénérer nos cellules, réparer nos organes, cartographier et modéliser notre cerveau, séquencer, voire modifier, notre ADN, gagner la lutte contre le cancer, prévenir les maladies neurodégénératives et vivre en bonne santé plus longtemps. -- Dans le sillage des gourous du transhumanisme, les superpuissances du Net partent à l’assaut du marché de la médecine innovante, pardon de la «médecine exponentielle» (c’était le thème d’une récente conférence organisée à San Diego par la Singularity University, principale organisation transhumaniste, financée par Google et la Nasa). «Tuer la mort» Google, justement, a investi des millions de dollars dans des sociétés spécialisées en intelligence artificielle, en robotique, biologie moléculaire et séquençage ADN. Les créateurs du tentaculaire moteur de recherche, Larry Page et Sergey Brin, s’entourent chaque jour un peu plus de cerveaux des biotechs, transfuges d’Apple, Microsoft ou eBay pour faire aboutir les recherches vers de nouvelles technologies dans la santé. -- En Chine, où l’on ne s’embarrasse guère de problèmes d’éthique, Zhao Bowen, de l’Institut de génomique de Pékin, fouille le cerveau de 2 200 surdoués en extirper le gène de l’intelligence et augmenter le QI des Chinois de demain. Nanorobots à avaler Poursuivant ses ambitions monopolistiques en bio-informatique, Google a créé avec la Nasa le laboratoire d’intelligence artificielle Quantum, qui doit abriter un ordinateur quantique mis au point par la société canadienne D-Wave(lire EcoFutur du 30 août). Capable de raisonnement, 3 600 fois plus rapide que les supercalculateurs pour analyser les variables d’un problème donné, il pourrait aussi, à terme, faire du moteur de recherche californien la plus performante des intelligences artificielles.