Désormais, il augmente nos capacités sensorielles (Google Glass, Google lens…). La quatrième étape commencera avec l’émergence d’une authentique intelligence artificielle dotée d’une conscience qui devrait écraser l’intelligence humaine dès 2045, selon Kurzweil. A cette date, l’intelligence artificielle sera, selon le dirigeant de Google, un milliard de fois plus puissante que la réunion de tous les cerveaux humains. La dernière phase aujourd’hui révélée par les dirigeants de Google sera l’interfaçage de l’intelligence artificielle avec nos cerveaux. GOOGLE, UNE NEUROPROTHÈSE En quelques décennies, Google aura transformé l’humanité : d’un moteur de recherche, il sera devenu une neuroprothèse. -- En outre, serait-il éthique de ne pas augmenter les capacités cognitives des gens peu doués ? Bill Gates lui-même est affolé par l’absence de réflexion politique sur les conséquences de la fusion de l’intelligence artificielle et de la robotique. Il estime que les automates remplaceront d’ici à 2035 la majeure partie des métiers, y compris les professions de santé. La montée en puissance des neurotechnologies inquiète au sein même de Google, qui vient de créer un comité d’éthique consacré à l’intelligence artificielle. Il devra réfléchir à des interrogations qui concernent l’humanité tout entière : faut-il mettre des limites à l’intelligence artificielle ? Comment la maîtriser ? Doit-on l’interfacer à nos cerveaux biologiques ? Dans une tribune publiée le 1^er mai dans The Independent, le physicien Stephen Hawking, le Nobel de physique Frank Wilczek, l’informaticien Stuart Russell et le physicien Max Tegmark estiment que « la réussite dans la création de l’intelligence artificielle serait le plus grand événement dans l’histoire humaine ». « Malheureusement, ajoutent-ils, ce pourrait aussi être le dernier, sauf si nous apprenons comment éviter les risques » engendrés par cette création. Ils regrettent que la recherche sur ces questions soit cantonnée à quelques institutions à but non lucratif. Le fondateur de Deep Mind, récemment racheté par Google, qui est un leader de l’intelligence artificielle, affirme lui aussi que cette dernière peut menacer l’humanité dès le XXI^e siècle. A l’ère des prothèses cérébrales, le risque de neuro-manipulation, de neuro-hacking et donc de neuro-dictature est immense.