? Menu Libération Connexion Abonnement Intelligence artificielle : on se calme ! «Aquarius», Iran, hackers. . . , les articles que vous auriez pu rater cette semaine 6 janvier 2018 à 17:11 Caroline Fourest : «Les "Je ne suis pas Charlie" finiront comme tous les perdants de l’histoire» 6 janvier 2018 à 15:13 Jean Baubérot : «Le droit au blasphème ne s’applique pas qu’au discours à l’égard des religions» 6 janvier 2018 à 15:50 «Aquarius» : La Libye, d’un nouveau départ à un nouvel exil 6 janvier 2018 à 15:22 A bord de l'Aquarius: un naufrage avec le son, sans l’image 6 janvier 2018 à 18:56 Vexé par les critiques, Donald Trump se qualifie de «génie très stable» 6 janvier 2018 à 17:20 Quoi de neuf en 2018 ? 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Mardi 6 février Voyage au cœur de l'IA Mercredi 24 janvier Travail : la réforme expliquée par les experts Vendredi 19 janvier La Boutique Unes en affiches Les unes cultes en tirage photo Relire Libé Commander des anciens numéros info / Skynet Intelligence artificielle : on se calme ! Par Erwan Cario — 1 août 2017 à 18:34 L’auteure utilise l’intelligence comme une «loupe» qui permet de voir ou prévoir ce qu’il en sera de nos sociétés et de nos politiques. L’auteure utilise l’intelligence comme une «loupe» qui permet de voir ou prévoir ce qu’il en sera de nos sociétés et de nos politiques. Photo Imaginima. Getty Image A la suite de la publication par Facebook d'un papier sur une de leur recherche en intelligence artificielle, beaucoup de médias se sont emballés. C'est devenu une habitude. Stop ! Lâchez tout de suite cet annuaire ! Inutile de chercher le numéro de Sarah Connor. C’est vrai qu’à lire certains articles publiés ces dernières heures sur les recherches de Facebook en intelligence artificielle, on pourrait être en droit de paniquer un poil. Mais avec un peu de recul, on se rend compte que depuis quelques années, et plus encore depuis la très médiatique victoire d’Alphago sur Lee Sedol en mars 2016, nous sommes régulièrement confrontés à une vague d’article plus flippants les uns que les autres sur un futur angoissant dominé par des intelligences artificielles incontrôlables. Et, systématiquement, la «loi Hawking» s’applique. Cette loi, dérivée d’une autre bien connue, stipule : «Plus un sujet sur l’intelligence artificielle est repris par les médias, plus la probabilité d’y trouver un article illustré par la photo de Stephen Hawking s’approche de 1. » Protocole d'échange Cette fois-ci, c’est Forbes qui s’y est collé, avec un titre à l’avenant : «Une IA de Facebook crée son propre langage, une vision flippante de notre futur potentiel». Brrrr… Et l’article en lui-même coche la plupart des cases du bingo de l’IA : la singularité, Ray Kurzweil, Elon Musk, Stephen Hawking (bien sûr), Terminator et Skynet. En gros, il s’agit à chaque fois de reprendre les grandes inquiétudes du célèbre astrophysicien et du boss de Tesla concernant l’avenir hégémonique des intelligences artificielles en se basant sur les thèses de Kurzweil, génial inventeur et futurologue aujourd’hui en poste chez Google, qui prédit la singularité d’ici quelques décennies. A savoir un moment où une IA, capable de se reprogrammer elle-même, dépassera à grande vitesse l’intelligence humaine. Et du coup, plus rien ne sera comme avant. L’actualité en elle-même est souvent présentée ainsi : «Facebook débranche des IA car elles se sont mises à utiliser un langage incompréhensible pour les humains» (ici, ou là). Ce qui n’est pas faux en soi, mais laisse penser que le réseau social aurait appuyé sur un gros bouton rouge pour éviter une catastrophe. Ce qui n’est évidemment pas le cas. Facebook travaille en ce moment d’arrache-pied pour essayer de rendre ses chatbots capables d’interagir avec ses utilisateurs de manière fluide. Et ils sont encore loin d’y arriver. L’équipe du laboratoire FAIR de Facebook en question travaille sur un système de négociation et ils ont fait travailler deux IA entre elles dans un but d’apprentissage en omettant de préciser de parler un anglais correct. Les deux programmes ont donc optimisé un protocole d’échange pour réussir à négocier de la meilleure façon. Ce qui n’est pas une première. Capture d’écran de Facebook du dialogue entre les deux programmes de négociation. La loi ou la foi de Moore ? Mais en enrobant tout ça avec un peu de frissons et d’angoisse, on arrive toujours à… Stephen Hawking. Pourtant, malgré la popularité et le statut de ceux qui croient dans un futur singulariste, ça ne reste aujourd’hui qu’une croyance. Comme nous l’expliquait en mars dernier Jean-Gabriel Ganascia, chercheur en intelligence artificielle au laboratoire informatique de Paris-VI, et auteur du Mythe de la singularité : «Le problème, c’est que les gens comme Ray Kurzweil disent que la loi de Moore [qui établit que la puissance des processeurs suit une évolution exponentielle à travers le temps, ndlr] ne s’arrêtera jamais car, pour eux, c’est l’ensemble de l’évolution qui obéit à une loi exponentielle. C’est-à-dire qu’ils généralisent la loi de Moore. Si on leur rétorque que la technologie du silicium va arriver en bout de course, ils vont répondre qu’il y aura forcément quelque chose derrière car c’est une loi fondamentale de la nature. Ce qui est un peu curieux. » Mais pour lui, ces prédictions catastrophistes sont aussi, pour les acteurs de la Silicon Valley, un moyen d’établir un futur inexorable : «Comme si la technologie se déployait de façon autonome, comme si elle prenait le relais de l’humanité. Les grands acteurs de la technologie ont tout intérêt à nous raconter cette fable, parce que ça les dédouane de tout ce qu’ils font. Ils ne sont pas responsables, c’est la technologie ! » De son côté, le français Yann Lecun, pointure de la discipline et responsable du laboratoire FAIR de Facebook, nous rappelait en mai, à propos des IA et de la conversation : «C’est un des domaines dans lequel la science et la technologie sont très en retard par rapport à l’attente des gens. L’état des technologies est très en deçà de ce dont on aurait besoin. Les agents intelligents qui existent déjà fonctionnent avec des scénarios scriptés. On n’a pas de robots suffisamment intelligents pour interagir de manière non frustrante avec une personne. C’est un des gros défis des années qui viennent. » Et le chercheur de tempérer les ardeurs des futurologues les plus enthousiastes : «C’est à peu près clair qu’on réussira à produire des agents intelligents. Mais on ne sait pas combien de temps ça va prendre, et on ne connaît pas encore les obstacles qui se dresseront sur notre chemin. L’histoire de l’intelligence artificielle est une succession de promesses qui n’ont pas été tenues. On est donc devenus plus prudents. » Essayons donc d’être au moins aussi prudents que lui. Erwan Cario partager tweeter Vous êtes abonné à Libération Le journal d'aujourd'hui Offre 100% numérique: 1 € le premier mois Le journal du jour en exclusivité et le journal de demain avant tout le monde Voir les offres d’abonnement Après cet article [1049474-afghan-residents-look-at-a-robot-during-a-road-clearance-patro Robots tueurs L’armée américaine à l’avant-garde partager tweeter Aucun commentaire l'actu libé, tous les matins [1049474-afghan-residents-look-at-a-robot-during-a-road-clearance-p Robots tueurs L’armée américaine à l’avant-garde Convaincu que la guerre du futur se gagnera avec les armes autonomes, Washington met le paquet. Derrière, Pékin et Moscou tentent de suivre. [1049476-a-model-of-an-insect-size-us-air-force-drone-is-held-by-a- Robots tueurs Encadrement nécessaire ou prématuré ? Un groupe d’experts gouvernementaux discute d’un cadre pour l’utilisation des armes autonomes, avant même que celles-ci ne soient en service. Des travaux qui ont pris du retard mais sont pourtant indispensables, selon certains spécialistes. [1043264-paris-ok-google-google-promotion-event-at-the-city-of-fash Tech Google se met au français «OK, Google, écris-moi un article sur ton arrivée en français sur tous les smartphones compatibles. » Réponse : «A votre service»… et un lien vers un bouquin. . . [618988-apple-computer-shown-as-google-introduces-buzz-in-mountain- Tribune Discours haineux, liberté d'expression : la Silicon Valley sort de sa neutralité Sur les réseaux sociaux, faut-il réguler les propos incitant à la haine ou préserver la liberté d’expression ? La résolution de ce débat nécessite l’implication des géants du numérique. Disparition Brian Aldiss, fin de l'escale L'écrivain et essayiste britannique, légende de la science-fiction, est mort le 19 août à 92 ans. Interview Orhan Pamuk : «Je suis Mevlut quand il marche seul au milieu de la nuit» Rencontre avec l'écrivain turc. [1049471-hagel-is-briefed-on-the-defense-advanced-research-projects Cyberattaque Le spectre du robot incontrôlable Outre les problèmes philosophiques que posent les robots, la perspective d’un piratage effraie. Edito Robots tueurs: Urgence La volonté d’épargner les hommes va-t-elle nous conduire à donner le pouvoir aux machines ? La question, aujourd’hui, ne relève plus de la science-fiction. . . . C’est quoi le bonheur ? (10/15) Jean-François Julian : «l’acceptation de faire partie d’un génial ensemble vivant» Tout l’été, ils se relaient pour nous donner leur définition. Ce samedi, Jean-François Julian, réalisateur et photographe, reprend le flambeau de Jimmy Golaz avant de le transmettre à Christophe Jarreau. ] Trolls Pourquoi les commentaires des pages Facebook sont-ils encore nuls ? La plupart des sites de médias ont fait le ménage, mais les discours haineux continuent de pulluler sur les pages Facebook. Le réseau social, en quête de respectabilité, promet de veiller au grain. . . sans réellement convaincre. Vous êtes abonné à Libération Le journal d'aujourd'hui Offre 100% numérique: 1 € le premier mois Consultation illimitée sur tous les supports Voir les offres d’abonnement Un mot à ajouter ? Quantcast