REFRESH(900 sec): rtificielle-accessible-a-tous-une-facon-de-se-blanchir-pour-les-entrepr Le Monde Télérama Le Monde diplomatique Le Huffington Post Courrier international La Vie L'Obs Services Le Monde Partenaires Le Monde Annonces auto Annonces emploi Annonces immo Codes promo Citations Cours d’anglais Formation professionnelle Jardinage Modèles de lettres Orthographe Paroles de chansons Prix de l’immobilier Ventes aux enchères Boutique Le Monde Accueil Hors-Séries Livres DVD CD Unes du Monde S'abonner au Monde à partir de 1 € Rechercher Emploi Newsletters Rendre l’intelligence artificielle accessible à tous, « une façon de se blanchir » pour les entreprises Partager Tweeter En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez nos CGV et l’utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d’intérêts et vous permettre l'utilisation de boutons de partages sociaux. En savoir plus et gérer ces paramètres. Rubriques Monde Pixels Rendre l’intelligence artificielle accessible à tous, « une façon de se blanchir » pour les entreprises Plusieurs grands noms de la Silicon Valley mettent en garde contre des IA, tout en mettant à disposition leurs technologies. Une façon de poser en libérateurs, selon le chercheur. Le Monde | 15. 12. 2015 à 10h30 | Propos recueillis par Morgane Tual Dans un centre de données de Facebook, à Lulea, en Laponie suédoise. Les grandes entreprises du Web investissent massivement dans l’intelligence artificielle (IA, ou AI en anglais). Plus étonnant : elles ont, ces dernières semaines, rendu une partie de leurs technologies open source, c’est-à-dire qu’elles ont gratuitement mis à disposition le code source des systèmes d’IA qu’elles ont développés, parmi les plus perfectionnés au monde. Lire : Google et Facebook ouvrent les vannes de l’intelligence artificielle Jeudi 10 décembre, Facebook s’engageait à livrer les secrets de fabrication du serveur qu’il utilise pour des projets liés à l’IA. Un mois plus tôt, c’est Google qui annonçait la mise à disposition de sa technologie d’apprentissage des machines. Vendredi 11 décembre, le patron de Tesla Motors et de SpaceX, Elon Musk, figure incontournable de la Silicon Valley, annonçait la création d’OpenAI, une organisation à but non lucratif, chargée de faire avancer la recherche sur l’IA « pour bénéficier à l’humanité », et de rendre accessibles à tous les technologies développées. Surprenant, quand on sait qu’Elon Musk s’est publiquement inquiété, à plusieurs reprises ces derniers mois, des potentiels dangers représentés par l’intelligence artificielle. Des choix stratégiques qui soulèvent de nombreuses questions, à l’heure où l’IA est au cœur d’importants enjeux technologiques, économiques et éthiques. Eclairage avec Jean-Gabriel Ganascia, professeur au laboratoire d’informatique de l’université Pierre-et-Marie-Curie, à Paris, auteur de L’Intelligence artificielle (Ed. Le Cavalier Bleu, 2007). Quel est l’intérêt pour de grandes entreprises comme Google ou Facebook de rendre leur technologie open source ? Ils vont bénéficier de tout un tas de retours d’usage. les utilisateurs vont permettre de perfectionner ces systèmes. Un programme informatique est extrêmement difficile à mettre au point, on ne peut l’améliorer qu’avec les utilisateurs, qui aident à repérer les erreurs. Cela les positionne aussi comme des leaders sur ces questions. Si leurs technologies sont insérées dans de nombreux dispositifs, cela leur donnera une position de force stratégique. Cela leur permet également de normaliser la façon dont les données vont être formulées, formatées, et associées au logiciel. Et puis que risquent-il à mettre ces systèmes à disposition ? Ce sont des technologies dont la mise en œuvre est très complexe, qui nécessitent des équipes. De là à ce qu’un ingénieur tout seul dans son garage représente un compétiteur sérieux, ce n’est pas évident. Est-ce que, comme Google l’espère, la mise à disposition de ces outils pourrait permettre un grand bond en avant dans la recherche sur l’IA ? L’open source a effectivement permis d’améliorer considérablement certains logiciels. C’est de ce point de vue tout à fait positif. Toutefois, les techniques que ces entreprises utilisent à peu près toutes, celles du deep learning, reposent sur des principes assez anciens. Et même si elles ouvrent leurs logiciels, ce sont elles qui réalité, peu d’institutions sont capables de déployer les équipes assez nombreuses et compétentes pour exploiter ces technologies de manière efficace. Lire nos explications : Comment le « deep learning » révolutionne l'intelligence artificielle Pourquoi toutes ces annonces interviennent-elles maintenant ? L’an dernier, tout à coup, ils se sont tous mis à parler des dangers de l’IA. Et pourtant ce sont eux qui la possèdent ! Ils disaient : « attention, on va devenir les maîtres du monde ». Ces nouvelles annonces sont une stratégie de communication, pour dire : « même si la technologie peut être mauvaise, nous, on est les gentils ». Ça permet de désamorcer les attaques, c’est une façon de se blanchir au moment où ils sont plus puissants qu’ils ne l’ont jamais été. Aujourd’hui, ils ont plus à perdre de voir leur image ternie qu’à donner une partie de leur marché. Pour Elon Musk, rendre ces technologies open source est justement une manière de contrer les dangers de l’IA, qu’il dénonce. Selon vous, cela peut-il représenter une solution ? Son discours, c’est : « Il y a toujours des méchants, mais la masse est gentille. L’ouverture est bonne car elle va permettre au bien de triompher. » Mais cela suppose que chacun ait une compréhension totale de ces technologies, or nous sommes tous très limités dans cette compréhension. De plus, cela repose sur l’idée qu’il y aurait un danger intrinsèque à l’intelligence artificielle, qu’elle nous échappera. Je n’y crois pas. Une machine peut être autonome au sens technique du terme : elle peut effectuer une chaîne d’actions (capter des informations, prendre une décision puis agir) sans que l’homme intervienne, à part en amont. Cela n’est pas dangereux en soi, car la machine est soumise au but que l’homme lui a donné. Elon Musk dit qu’elles vont finir par se donner leur propre but, agir pour elles-mêmes. Or aucun élément scientifique tangible ne permet aujourd’hui de croire que les machines vont disposer de ce type de conscience. Lire aussi Intelligence artificielle : une machine peut-elle ressentir de l’émotion ? Il n’est pas le seul, beaucoup de personnalités respectées, comme l’astrophysicien Stephen Hawking, se sont elles aussi inquiétées des dangers de l’IA. Un appel a été signé par plus de 700 scientifiques en janvier… Il y a cette idée de la toute-puissance de la technologie, son côté inéluctable, comme une force qui va se déployer seule. Ça me met très mal à l’aise, car ces gens ne donnent aucune preuve de ce qu’ils avancent. Hawking a peur, mais pourquoi ? Leurs allégations ne reposent sur rien. Sur le climat, il y a eu une démarche scientifique, les chercheurs ont échangé, débattu, élaboré des modèles. Là, rien du tout. Ce n’est même pas que je suis en désaccord sur le plan scientifique, c’est qu’il n’y a rien sur le plan scientifique. Elon Musk agite le spectre des dangers de l’IA et en même temps il se lance dans un centre de recherche qui vise à développer l’IA. Comment expliquer un tel paradoxe ? Ces personnes sont au sommet de leur pouvoir, et c’est une affirmation de ce pouvoir. Ils expliquent ainsi qu’ils détiennent toutes les clés, et qu’en même temps ils sont ceux qui vont nous libérer. Ils sont nos oppresseurs et nos libérateurs. C’est très intelligent : comment ne pas les aimer ? Ce sont des stratégies de pouvoir très adaptées à notre époque. Lire aussi Intelligence artificielle : une machine est-elle capable de philosopher ? Sur le même sujet questions Vidéo Édition abonnés Contenu exclusif l’intelligence artificielle » médical Abonnez-vous à partir de 1 € Découvrez la newsletter Pixels Chaque semaine, retrouvez l’essentiel de l’actualité « techno » en vous inscrivant à la newsletter Pixels. Monde Votre adresse email nous sert à vous adresser les newsletters qui vous intéressent. Vous disposez d'un droit d'accès, de rectification et d'opposition aux données vous concernant en vous connectant à votre compte. Le monde abonnements Profitez du journal où et quand vous voulez. Abonnements papier, offres 100 % numériques sur Web et tablette. 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