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Un Français sur quatre craint d'être remplacé par un robot au travail

Un Français sur quatre craint d'être remplacé par un robot au travail
Le robot Romeo d'Aldebaran.

VIDÉO - Une étude menée par Randstad montre que les salariés asiatiques sont encore plus inquiets. Pourtant, les pays les plus robotisés, comme l'Allemagne ou le Japon, sont au plein emploi.

En quelques années, l'intelligence artificielle a fait des progrès spectaculaires. Au point qu'en mars, un robot a battu l'homme au jeu de go, considéré comme particulièrement complexe. Pas étonnant dans ces conditions que de plus en plus de salariés s'inquiètent pour leur emploi. Selon une étude menée par la société de ressources humaines Randstad, 6% des salariés français jugent que leur remplacement par un robot est inéluctable, et 21% qu'il est probable.

Mais en la matière, les Français ne sont pas les plus pessimistes. Ce sont les Asiatiques qui sont le plus inquiets: 69% des Indiens et 58% des Chinois estiment probable l'automatisation de leur travail. D'une façon plus générale, les pays développés sont plus confiants. 27% des salariés allemands, 30% des Américains pensent être remplacés. Les plus optimistes, avec des taux de 15%, sont les Suédois et les Tchèques, deux pays très industriels.

Certaines études d'économistes vont même plus loin. Celle menée par deux chercheurs d'Oxford en 2013 estime qu'aux États-Unis 47% des emplois sont «à risque», c'est-à-dire susceptibles d'être remplacés par les robots et la numérisation d'ici une ou deux décennies. Un résultat fondé sur un constat: la robotisation ne concerne plus seulement les tâches répétitives, très présentes dans l'industrie, mais gagne le secteur des services. Dans la presse, l'intelligence artificielle réalise des traductions ou écrit des articles - ceux des soirées électorales au Monde par exemple. Ailleurs, des algorithmes peuvent rédiger des actes juridiques simples. En médecine, des robots sont déjà utilisés en chirurgie et l'ordinateur Watson d'IBM est capable d'établir des diagnostics...

Primauté aux études scientifiques

Cependant, d'autres experts contestent ce scénario noir. D'abord parce que la production de robots et de logiciels nécessite de la main d'œuvre. Ensuite parce que la robotisation fera baisser les prix des biens et des services, ce qui dégagera du pouvoir d'achat qui pourra être utilisé à d'autres dépenses. Dépenses qui généreront de l'emploi. Qui aurait pu prévoir, en 1950, que des milliers de postes seraient créés dans les parcs d'attractions, les instituts de beauté ou la téléphonie? Pourtant, ces nouvelles consommations ont émergé. Et les pertes d'emplois dans le monde agricole - le secteur est passé de 32% de la population active en 1950 à 2,5% en 2014 en France - ont été largement compensées.

Par ailleurs, les pays les plus robotisés, comme l'Allemagne, le Japon ou la Corée du Sud sont aujourd'hui au plein-emploi, preuve que les robots ne sont pas les ennemis de l'emploi.

Une chose est certaine en tout cas: dans ce nouveau monde, avoir des compétences scientifiques sera un atout. Les Français en ont conscience. 55% des salariés de l'Hexagone déclarent qu'ils choisiraient une discipline scientifique (Science, technologie, ingénieur, maths) pour les études s'ils avaient 18 ans, d'après l'enquête Randstad. Ce taux grimpe même à 85% en Chine!

 
 
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130 commentaires
  • Fanch_

    on pourrait aussi régler le problème du chômage en remplaçant les demandeurs d'emploi par des robots.

  • Michel HERNOUX

    C'est la rançon de la modernité. D'abord il a valu des hommes travaillant pour que les entreprises gagnent de l'argent qu'elle investissaient dans des machines plus performantes. Ces machines au fur et à mesure sont devenues de plus en plus autonomes et de plus en plus automatisées. Et bientôt les robots vont remplacer le hommes, qui ne vont plus trouver de l'emploi sauf des emplois de maintenance ou de service. L'avenir semble bouché et même dans les professions médicales les décisions seront prises après consultation des machines. Je m’étonne que seulement 25 % estiment que les robots vont bientôt les remplacer.

  • Ben_Voyons

    pas seulement au travail : même à la maison ou dans les réunions syndicales :
    .
    www.numerama.com/pop-culture/137956-un-robot-pour-ne-plus-boire-tout-seul.html
    :))

  • Michel Xima 1

    Ce n'est pas l'intelligence artificielle qui est dangereuse, mais plutôt la répartition des richesses produites entre les humains, que les robots remplacent souvent fort bien, comme dans les chaînes de fabrication automobile.

  • Le-Renard

    Au moins ils nous dirons pas à longueur de journée: désolé ! Désolé nous sommes en rupture de stock, désolé en congé de maladie, désolé grève, désolé en repos, etc

  • Olivier MARTIN 4

    Quel sera l'impact des robots sur l'économie.
    La plupart des gens dépensent leur salaires dans l'alimentation, l'habillement, le logement, les loisirs et les impôts. Si les robots venaient a percevoir un salaire, ce qui ne sera pas le cas dans quoi le dépenserait-il ? La demande en articles de toutes sorte chuterait et il en résulterait davantage de chômage.
    C'est la circulation de l'argent qui crée la richesse. Les robots n'ayant pas d'argent à faire circuler, ils ne créeront pas de richesse.

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    lehcim10

    Ceci rappelle le soulèvement des Canuts , à Lyon , pour protester contre la mécanisation des métiers. Mécanisation qui a profité à toute la population, toutes classes confondues. Aujourd'hui , ces robots , il faut les concevoir , les fabriquer , les programmer , les entretenir , et les moderniser en permanence : un transfert de compétences , pas une menace sur l'emploi.

  • CLU

    on rit de qui les robots son depuis la renault 10 et les francais ce sont jete dessus cherchez l erreur

  • TETRA1

    C'est super !!! on aura des robots pour nous payer la retraite avant l'heure ---

  • Lotus noir

    La robotique est la qu'on le veuille ou non!
    Si nous ne l'utilisons pa,s d'autres le ferons, nous ne dirigeons pas le monde,
    et nous n'en sommes pas non plus le phare...
    La question d'aujourd'hui est juste de savoir si on préfère que nos
    enfants vissent des boulons à la chaîne pour des clopinettes à des cadences infernales, ou soient ingénieurs en bureaux d'études...
    C'est ainsi.

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    Jérome Jacquet

    Notre chef de l’État en est-il du nombre ?

  • scale001

    Ils ont raison et même il faut s'attendre au pire dans l'avenir pour les conflits, où des robots guerriers indestructibles manipulés par des fous, sèmerons la terreurs parmi les humains

  • Pingouin18

    On l'avait bien dit dans les années 50 que le monde du 21 ème siècle serait celui des robots pour le travail et des loisirs pour les humains.
    Ce qu'on avait oublié d'étudier, c'est comment payer les humains à ne rien faire?
    Tel est le grand paradigme social des prochaines années.

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    l'oeil13

    1 Français sur quatre se pense une mécanique.

  • Avatar Abonné
    Fondation pour l'innovation politique

    L’auteur, Robin Rivaton, montre comment le progrès de la robotisation offre à nos entreprises une opportunité stratégique pour restaurer notre puissance industrielle dans sa note pour la Fondation pour l'innovation politique "Relancer notre industire par les robots (1) : les enjeux" http://urlz.fr/3mXl

  • edgar19

    "Rassurez vous, le robot intelligent capable de remplacer l'humain..... nous dit 3005970. Je pense au contraire qu'il est peut être inutile de prendre un robot intelligent pour remplacer certains de nos dirigeants ....

  • Olivier MARTIN 4

    1 - On fait quoi de tout les individus qui ne seront plus employable car remplacé par des robots ?
    2 - Sachant qu'un robot n'a pas besoin de se nourrir, de se vêtir, de se loger, de se cultiver, etc.., ne risque-t-il pas de représenter un risque pour l'ensemble des secteurs économiques ?

  • Grande Bourgogne

    Les caissières de supermarché sont un frein à la fauche. Elles sont encore là pour un moment...

  • Mon ami Mick

    Dans le cas de Hollande on serait mieux servi.

  • Fabienne Ponzet

    Rassurez vous, le robot intelligent capable de remplacer l'humain, prendre des décisions, avoir un avis, ... il est pas pour demain. Cela reste encore de la science-fiction.