Un cadre socialiste en «soins intensifs» après une agression par un député macroniste
Boris Faure, admis mercredi à l'hôpital après avoir été frappé à coups de casque par le député LREM M'jid El Guerrab ,a « dû être opéré en urgence», rapporte sa famille.
Au lendemain de l'agression subie par le responsable socialiste Boris Faure en plein Paris, sa famille a donné jeudi des nouvelles peu rassurantes sur son état de santé.
Admis à l'hôpital mercredi après-midi, l'état général de M. Faure «s'est rapidement dégradé» et il a «dû être opéré en urgence», ont indiqué ses proches. «Les médecins ne se prononcent pas à ce stade sur les suites pour son état de santé» et «il est aujourd'hui en soins intensifs et reste sous surveillance», selon ce texte transmis par le PS.
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Condamnation des deux partis
Le Parti socialiste et La République en Marche (LREM) ont «condamné» les «actes de violence» commis par le député des Français d'Afrique du nord M'jid El Guerrab. «Si les circonstances restent encore à éclaircir, il semble établi que notre camarade a reçu des coups, notamment de casque de scooter, d'une violence telle que les pompiers ont été contraints de le transporter en urgence à l'hôpital où il a dû subir une opération chirurgicale.
Le Parti socialiste condamne avec la plus grande fermeté cette agression», écrit le PS dans un communiqué. «La République en marche condamne les actes de violence commis à l'encontre de Boris Faure (...) Si les circonstances de cette altercation doivent encore être précisées, aucun comportement ne saurait justifier des actes de violence», lui a fait écho la LREM.
[CP] Le Parti socialiste condamne fermement l’agression de Boris Faurehttps://t.co/COvgZeAlFa
— Parti socialiste (@partisocialiste) 31 août 2017
Boris Faure accusé d'«insultes racistes»
M'jid El Guerrab a reconnu un geste violent, tout en affirmant avoir réagi à des «insultes racistes» et à une «agression physique». L'hebdomadaire Marianne, qui a révélé cette rixe survenue rue Broca (Ve arrondissement). a rapporté le témoignage d'un passant selon lequel El Guerrab aurait été traité de «sale arabe».
«Je m'excuse pour la violence du geste. Et d'ailleurs, je condamne toute forme de violence car en dépit des paroles et insultes proférées, la violence n'est jamais la réaction appropriée, a expliqué le parlementaire Je regrette d'avoir cédé à la provocation (...) Je n'ai jamais agressé de mon propre fait M. Faure. Je me suis défendu après qu'il m'a attrapé le poignet, pour qu'il le lâche. La seule chose que je tenais était mon casque de moto».
Le député, qui se dit «en état de choc», a indiqué s'être vu prescrire six jours d'ITT (Incapacité totale de travail) et annoncé son intention de «porter plainte (...) afin que cesse enfin le harcèlement et les agressions» dont il estime faire l'objet «depuis près d'un an». «J'ai conservé toutes les preuves de ce long harcèlement que je vais remettre à la justice», a-t-il ajouté dans un message Facebook.
Une «accusation surréaliste», selon Gabriel Richard-Molard, un cadre de la Fédération des Français de l'étranger. «Certains se croient autorisés à attribuer à Boris Faure (...) lors de l'altercation des visées ou des propos racistes. Pour ceux qui le connaissent, ces allégations (...) sont risibles et insultantes», souligne aussi la famille, qui pourrait engager les «suites judiciaires appropriées en diffamation».
Un différend né lors des législatives
Les deux hommes auraient nourri un contentieux depuis les élections législatives. M'jid El Guerrab, transfuge du PS, a remporté la 9e circonscription des Français de l'étranger face, notamment, au candidat socialiste Didier Le Bret, dont la campagne était justement dirigée par Boris Faure.
Dans un texte publié sur les blogs de Mediapart, M. Faure accusait en mai M. El Guerrab d'avoir rejoint En Marche par «opportunisme», après avoir vu qu'il ne pourrait remporter la primaire locale face à M. Le Bret. Pour M. El Guerrab, cette primaire était une «mascarade» dont le résultat était écrit d'avance.