À la veille du congrès du PS, des élus, cadres et militants affirment croire encore en l’idée du socialisme et à la possibilité de se relever des échecs.
À la veille du congrès du PS, des élus, cadres et militants affirment croire encore en l’idée du socialisme et à la possibilité de se relever des échecs.
L’avenir du PS se joue le week-end du 7-8 avril lors d’un congrès du parti. / STEPHANE DE SAKUTIN/AFP
Les socialistes ont rendez-vous le week-end du 7-8 avril près du métro Front populaire, à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, pour un congrès de «renaissance». Au-delà du symbole, cette réunion sera-t-elle l’acte fondateur d’un nouveau parti socialiste? De nombreux élus, cadres et militants l’espèrent et témoignent leur fidélité au PS, malgré les divisions et les échecs.
Après «cinquante-huit ans de carte» à la SFIO puis au PS, Jean Maillard raconte les méandres de la vie de militant. Cet ancien élu du Territoire de Belfort a maintenu sa «confiance» à François Hollande mais n’a «pas pu se résoudre à voter pour Benoît Hamon» à la présidentielle, reprochant aux «frondeurs» leur manque de loyauté.
«Tout n’est pas perdu»
«Pour la première fois» infidèle à son parti, Jean Maillard «continue à y croire» cependant : «Tout n’est pas perdu, il y a une place pour le PS à condition qu’il sorte des positions trop sclérosées. On ne peut pas faire référence à Jaurès tout le temps. Et puis, le parti doit s’ouvrir à des gens nouveaux.»
Au PS depuis mai 2012, Mahaut Bertu, étudiante et conseillère municipale de Nantes, estime aussi qu’il faut «ouvrir les portes et bousculer notre fonctionnement interne, s’appuyer sur les fédérations, travailler autour des militants locaux».
Olivier Faure, nouveau premier secrétaire du Parti socialiste
La solution viendra d’un «parti décentralisé et de la prise en compte des réalités des gens et des territoires», ajoute le premier secrétaire fédéral de Haute-Garonne, Sébastien Vincini. Rappelant les récentes victoires du PS à l’élection législative partielle de la 8e circonscription de Haute-Garonne et la municipale d’Auterive (Haute-Garonne), il est convaincu que «les socialistes sont dans le vrai quand ils valorisent leurs politiques locales». «On peut retrouver un espace politique et une identité propre, estime Sébastien Vincini. On a une utilité sociale. L’idée socialiste n’a pas disparu.»
«Un nouveau projet de gauche»
Président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel a une approche similaire, au regard de «l’explosion des inégalités et des injustices, mais aussi des défis écologique, démographique et démocratique». Il estime possible «un nouveau projet de gauche» pour «représenter les milieux populaires et les catégories moyennes».
À condition, explique-t-il, «de ne pas se contenter d’être entre nous mais d’aller parler à ceux qui sont dehors ou partis, à ceux qui s’engagent dans les associations et les collectivités, de s’ouvrir, accepter des confrontations, d’entendre ce que les gens ont à nous dire, reprocher, proposer.»
La direction des Jeunes socialistes quitte le PS
Les socialistes sont conscients que le travail de refondation sera long et nécessitera de trancher un certain nombre de débats internes. Sébastien Vincini appelle ainsi à «se réinterroger sur la question des réfugiés» et à «retrouver de la voix sur des combats de valeurs».
Les fondamentaux
Entrée au PS en 1971, année du fameux congrès d’unification des socialistes à Épinay-sur-Seine, Marie-Noëlle Lienemann entend placer le rapport de force sur trois sujets importants aux yeux de l’aile gauche qu’elle représente: l’opposition à Emmanuel Macron, la question européenne et la stratégie unitaire.
«Soyons nous-mêmes, sur nos fondamentaux, en les adaptant aux aspirations contemporaines de la société, et en même temps soyons unitaires, dans une opposition totale à Emmanuel Macron», affirme la vice-présidente du Sénat.
«Plus que jamais» fidèle à l’idée socialiste, elle propose «d’arrêter de boycotter Jean-Luc Mélenchon» et créer «une grande coalition ou dynamique populaire d’opposition à Emmanuel Macron».