10 points pour une égalité des chances moderne et sociale
Les Femmes socialistes (FS) constatent avec grande satisfaction que le gouvernement actuel, et notamment la Ministre socialiste de l’Égalité des chances, a entamé et réalisé des réformes importantes destinées à promouvoir l’égalité des chances au Luxembourg, dont :
- l’égalité de salaire,
- une meilleure représentation du sexe sous-représenté lors des élections nationales et européennes,
- une meilleure représentation du sexe sous-représenté dans les organes de décision,
- la réforme de la loi sur la contraception et sur l’interruption volontaire de grossesse,
- la réforme concernant la lutte contre l’exploitation de la prostitution.
D’autres sujets, tels que la réforme du divorce (projet de loi introduit par le Ministre de la Justice), ou la ratification de la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique sont toujours en discussion et méritent d’être menés à bien dans les prochains mois.
Les FS considèrent que dans les prochaines années, il sera primordial de donner, aussi à travers des mesures sociales, la possibilité aux gens de vivre l’égalité des chances dans leur vies quotidiennes. Partant, les points suivants sont des revendications destinées à promouvoir davantage l’égalité des chances dans la vie quotidienne de chacune et chacun par des mesures concrètes !
Les FS revendiquent que le LSAP s’engage dans son programme électoral de 2018 à réaliser les 10 points suivants, destinés à promouvoir une égalité des chances moderne et sociale :
- #NoTaxTampon : La liste des produits de première nécessité, qui profitent du taux super-réduit de 3%, doit enfin être revue et adaptée afin d’inclure d’autres produits de première nécessité, dont notamment les produits d’hygiène féminine.
- Prise en charge de la contraception : Les FS approuvent les changements récents concernant le remboursement de la contraception, dont le relèvement de l’âge limite jusqu’à 30 ans et la prise en charge davantage de moyens. Cependant, les chiffres du Planning familial montrent que 38% des femmes ayant eu recours à l’avortement avaient plus de 30 ans ! Ainsi, les FS réclament l’accès universel aux moyens de contraceptions, et ceci sans limite d’âge ou de méthodes (en incluant également le remboursement de la contraception d’urgence), à condition qu’elles soient sûres et fiables.
- Éducation sexuelle et affective : L’éducation sexuelle et affective doit enfin être inscrite et intégrée dans les programmes scolaires et de formation professionnelle afin d’informer tous les enfants et les jeunes, en fonction de leur âge, sur les sujets concernant la sexualité. Les FS ne veulent plus que la pornographie largement accessible sur Internet soit le seul vecteur d’éducation sexuelle pour les jeunes adultes ! Il faudra élaborer un programme inclusif (homosexualité, transgenre) qui ne se contente pas aux phénomènes biologiques et mécaniques de la sexualité.
- Temps de travail : Les FS veulent que les deux partenaires puissent assumer équitablement et conjointement la garde des enfants. À cette fin, l’introduction du droit de retourner à une tâche complète après une réduction du temps de travail et une plus grande flexibilisation des modèles de tâches réduites sont à propager. Un modèle où les deux partenaires peuvent réduire leur temps de travail à 75 – 80 % pendant des périodes de responsabilités familiales aura le mérite qu’aucun des deux n’aura des désavantages substantiels concernant le salaire, la carrière ou les droits personnels de pension.
- Réforme du recouvrement des pensions alimentaires : Les FS plaident pour une réforme des dispositions légales concernant le recouvrement des pensions alimentaires à l’image de la loi belge. Au Luxembourg, le Fonds national de solidarité n’intervient qu’à condition que le créancier ait personnellement utilisé toutes les possibilités légales pour réclamer les aliments. Le cas échéant, le créancier doit rembourser les avances lui octroyées. La loi belge par contre permet aux créanciers disposant de revenus en dessous d’un certain seuil, sous certaines conditions, de recevoir des avances sur les pensions alimentaires futures.
- Lifting juridique : Un lifting juridique de tous les textes concernant la famille, notamment les aides familiales ou les congés spéciaux, s’avère nécessaire. La réforme récente des congés spéciaux a démontré la difficulté de désigner proprement toutes les personnes visées. Le terme « père » exclut, d’un point de vue juridique, les couples lesbiennes, tandis que le terme « conjoint » présuppose un mariage du couple. Afin de consacrer, de façon non-ambiguë, tous les droits existants en la matière à toutes les personnes concernées, les FS considèrent qu’un lifting juridique exhaustif devra être fait.
- Le cumul des mandats : Les FS restent convaincues que l’anticumul peut être un instrument pour régénérer le « personnel » politique en le rendant plus diversifié, plus jeune et plus paritaire. Dans une prochaine étape une stratégie pour déterminer les conditions pour restreindre le cumul de mandats est nécessaire.
- Digitalisation : Les FS incitent les responsables politiques à inclure la dimension du genre dans la discussion sur la digitalisation du monde du travail. Le marché du travail à Luxembourg est toujours très “ségrégationné”, càd les femmes travaillent dans des domaines considérés comme “féminins” tels la garde, l’éducation, le nettoyage, le social, les hommes dans les domaines considérés comme “masculins” e.a. la construction, l’immobilier. La digitalisation pourra faciliter des conditions de travail lourdes et pénibles, p.ex. dans la garde de personnes. Les FS désirent que la recherche soit orientée vers des projets de conception d’instruments de travail facilitateurs.
- Rallonger le délai de prescription en matière de viols : Le délai de 10 ans, même reporté à compter de la majorité pour les viols sur mineurs, est bien trop court : on l’a bien vu au Luxembourg avec les affaires de pédophiles dans les églises par exemple. En France, ce délai a été porté à 20 ans, ce que les FS revendiquent aussi pour le Luxembourg.
- Égalité salariale : Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’égalité salariale en décembre 2016, l’écart salarial entre les femmes et les hommes s’est déjà réduit de 8% à 5%. Ceci démontre clairement que cette loi et le plan d’action y afférent étaient nécessaire. Mais le but doit d’être de réduire cet écart à 0% ! À cette fin, les FS revendiquent des actions concrètes pour davantage réduire cet écart salarial.
Pour finir, les FS félicitent le gouvernement actuel d’avoir fait un pas important vers la parité dans la représentation en politique nationale par l’introduction des quotas. Bien évidemment, les FS insistent que ce quota minimum soit respecté sur les listes du LSAP.