Qu'est-ce que l'immunité collective ?

Flash Presse
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- Mis à jour le 9 septembre 2020 -

Alors que l'épidémie de Covid-19 est actuellement en cours, il est important de faire un point sur l'immunité collective. Comment se calcule-t-elle ? A quoi sert-elle ? Voici quelques explications.

L'immunité collective correspond au pourcentage d’une population donnée qui est immunisée/protégée contre une infection à partir duquel un sujet infecté introduit dans cette population va transmettre le pathogène à moins d’une personne en moyenne, amenant de fait l’épidémie à l’extinction, car le pathogène rencontre trop de sujets protégés. Cette immunité de groupe, ou collective, peut être obtenue par l’infection naturelle ou par la vaccination (s'il existe un vaccin bien entendu). 

Le niveau nécessaire pour passer ou rester sous le seuil d'immunité collective dépend du nombre de reproduction de base de la maladie (R0), c’est à dire du nombre moyen d’individus immunologiquement naïfs qu’un sujet va infecter après contact. Plus ce taux de reproduction de base est élevé, plus le pourcentage de sujets immunisés doit être élevé. Par exemple, le R0 de la grippe saisonnière = 2 ; de Covid-19 = 3,3 ; de la rougeole = 12-20.

Le pourcentage de sujets immunisés nécessaire pour obtenir l’immunité collective est calculé comme suit :
Immunité collective = 1 - 1/R0 

Par conséquent, le calcul pour obtenir ce pourcentage permet d'obtenir les résultats suivants : 50 % pour la grippe, 70% pour Covid-19, 90 à 95 % pour la rougeole.

Tout cela ne vaudra pour Covid-19, bien entendu, que si l’infection naturelle protège, ce qui n’est pour l'instant pas démontré, en particulier pour les sujets qui n’ont été que porteurs asymptomatiques.

Enfin, le niveau d’immunité collective nécessaire pour stopper l’épidémie pourrait cependant être légèrement plus bas pour plusieurs raisons, notamment :

  • si le nombre de contacts avec les autres est très différent selon les personnes au sein d’une même population ;
  • si les enfants de moins de 10-12 ans sont moins susceptibles à l’infection par le nouveau coronavirus ;
  • s’il existe une protection croisée avec les coronavirus saisonniers.
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