France

Covid-19 : les Français encore loin d'avoir atteint l'immunité collective

Selon une étude menée par Santé publique France avec l'Institut Pasteur, seuls 4,9% des Français ont été infectés par le coronavirus avant mi-mai.

Seuls 4,9% des Français ont été infectés par le coronavirus avant la mi-mai.

Seuls 4,9% des Français ont été infectés par le coronavirus avant la mi-mai.

AFP

À la fin du confinement, mi-mai, seuls 4,9% des Français avaient été infectés par le coronavirus, soit 3,3 millions de personnes. Et seulement 3,3% de la population avaient développé des anticorps neutralisants lors de cette première vague qui a frappé la France entre février et mai. C'est la conclusion d'une étude de séroprévalence menée par Santé publique France avec l'Institut Pasteur, d'après les réponses et les tests médicaux d'environ 15 000 personnes.  

 

Ces premières estimations, qui seront complétées par une nouvelle étude prochainement, "montrent que le niveau d'immunité collective est trop faible pour permettre de contrôler la circulation virale", analyse Santé publique France. En clair : l'immunité collective, un temps évoquée comme solution face à l'épidémie, est un horizon lointain. Selon des médecins, il faudrait en effet qu'au moins 40 à 60% de la population soit immunisée pour espérer endiguer la propagation du virus. 

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L'étude menée par Santé publique France avec l'Institut Pasteur relève des disparités régionales dans le pays. En effet, 10% de la population adulte a été infectée par le Covid-19 en Île-de-France et 9% dans le Grand Est, tandis que 3,1 % l'ont été en Nouvelle-Aquitaine. "Elle montre que toutes les zones de France restent à haut risque en cas de résurgence hivernale du virus", réagit auprès du FigaroAntoine Flahault, professeur de santé publique à Genève. "C'est important de le savoir, même si ce n'est pas une surprise. Madrid a par exemple été fortement impacté lors de deux vagues distinctes", complète-t-il.  

Une séroprévalence plus élevée chez les jeunes

Comme le rappelle l'Est Républicain, alors que la densité de population a régulièrement été évoquée pour expliquer la forte circulation du coronavirus dans les zones les plus urbaines, la séroprévalence varie toutefois relativement peu en fonction du lieu de vie. Selon cette étude, en milieu rural, semi-urbain ou urbain, la séroprévalence n'évolue que dans une fourchette comprise entre 7,1% dans les communes rurales et 8,9% en zone urbaine. 

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L'étude livre aussi des enseignements sur l'âge des personnes contaminées. Selon ces travaux, les 30 à 50 ans sont plus souvent contaminés par le coronavirus : environ 15% des personnes situées dans cette tranche d'âge ont été infectées en Île-de-France, contre environ 5% après 70 ans.  

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Autre point évoqué par cette étude : une séroprévalence plus élevée a été observée chez les participants plus jeunes et lorsqu'au moins un enfant ou un adolescent vivait dans le même ménage. Une séroprévalence plus faible était en outre observée chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs. Selon l'étude, "bien que le tabagisme soit un facteur de risque sévère chez les patients infectés", il aurait aussi un rôle "protecteur" encore mal connu. Il pourrait éventuellement venir de certains composants de la fumée, comme la nicotine.