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Covid-19 : les Etats-Unis commencent à évaluer l’immunité de leur population face au coronavirus SARS-CoV-2

Aux Etats-Unis, des études visant à évaluer dans quelle mesure la population a été infectée par le SARS-CoV-2 et est immunisée contre le Covid-19 sont lancées. Ces investigations sont fondées sur le recours aux tests sérologiques dont plusieurs gouvernements souhaitent généraliser l’utilisation en sortie de confinement.

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Un échantillon de sang fera l'objet d'un test sérologique

Plusieurs études ont été lancées ces derniers jours aux Etats-Unis pour tester, dans des échantillons de la population, combien de personnes ont réellement été infectées par le nouveau coronavirus et sont potentiellement immunisées.

AFP/Archives - CHANDAN KHANNA

Début avril 2020, plusieurs études épidémiologiques sont lancées aux Etats-Unis dans un double objectif : estimer le nombre de personnes qui ont réellement été infectées par le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 et évaluer le nombre d’individus potentiellement immunisés contre cet agent pathogène sur le territoire. Ces études, conduites par diverses universités ainsi que par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC), sont fondées sur la réalisation de prélèvements sanguins au sein la population ainsi que sur le recours à des tests sérologiques permettant de mesurer la quantité d’anticorps spécifiquement dirigés contre le SARS-CoV-2 dans un échantillon de sang donné. L’enjeu principal de ces études, qui devraient paraître vers le 15 avril, concerne notamment la sortie de confinement des Etats qui ont adopté cette dernière mesure.

Des études menées au sein des foyers les plus actifs de l’épidémie de Covid-19

D’après le site spécialisé Statnews, les CDC, organismes dédiés au contrôle des maladies notamment infectieuses sur le territoire américain, auraient lancé une étude dans les villes constituant les foyers les plus actifs de l'épidémie. Ces études viseraient à estimer le nombre de personnes ayant réellement été infectées par le SARS-CoV-2 depuis le début de la pandémie et donc le nombre de personnes potentiellement immunisées contre le Covid-19 aux Etats-Unis.

D’autres investigations épidémiologiques d’échelle plus locale sont menées par diverses universités parallèlement à ces études des CDC dans le même objectif. En Californie, premier Etat du pays à avoir décidé d’adopter des mesures de confinement, il s’agit par exemple de travaux de recherche conduits d’une part par des professeurs de l’Université de Stanford et d’autre part par des professeurs de l’Université de Californie du Sud. En effet, l’Université de Stanford aurait déjà recueilli des échantillons de sang de plus de 2.500 volontaires adultes issus du comté de Santa Clara (Silicon Valley) représentatifs de la population locale et de 500 de leurs enfants. Les chercheurs de l’Université de Californie du Sud s’apprêteraient à effectuer des prélèvements sanguins sur 1.250 volontaires vivant à Los Angeles cette fois représentatifs de la population de la ville.

Des investigations fondées sur le recours à des tests sérologiques

Il existe deux grands types de tests de diagnostic ou de dépistage des maladies infectieuses telles que le Covid-19 : des tests fondés sur la technique de la PCR permettant de détecter directement la présence d’un pathogène tel que le coronavirus SARS-CoV-2 à partir de sécrétions nasales, par exemple, et des tests dits sérologiques permettant de détecter la présence d’anticorps dans un échantillon de sang donné. Les tests utilisés dans le cadre des études lancées aux Etats-Unis relèvent du deuxième type de tests de dépistage : les tests sérologiques.

Lorsque le système immunitaire rencontre un virus, il en garde la mémoire parfois jusqu’à la fin de sa vie sous la forme d’anticorps capables de reconnaître très spécifiquement cet agent pathogène. Et ce, même si la personne n’a pas contracté de symptômes d’infection. Les tests sérologiques permettent de chercher dans le sang d'un individu ces anticorps spécifiques d’un micro-organisme infectieux comme le coronavirus SARS-CoV-2.

Tous les tests permettant de détecter la présence d'anticorps spécifiques du SARS-CoV-2 ne présentent pas des performances équivalentes : la plupart ne permettraient pas, pour le moment, de déterminer si la quantité d’anticorps présentée par un patient donné est suffisante ou non pour protéger celui-ci d’une nouvelle infection. Cependant, les études épidémiologiques fondées sur le recours à des tests sérologiques initiées aux Etats-Unis s’inscrivent dans un contexte marqué par un intérêt grandissant pour ces dispositifs de dépistage : de nombreux gouvernements envisagent de généraliser ces tests afin de déterminer qui peut sortir du confinement auquel la moitié de l'humanité est aujourd'hui soumise et qui doit continuer à appliquer des mesures de distanciation sociale.

Estimer la prévalence et l’immunité de la population des Etats-Unis

L’objectif des autorités de nombreux pays serait en effet d’éviter que des personnes non immunisées sortent massivement de leur confinement, aient des contacts avec des porteurs éventuellement asymptomatiques du virus et contractent le Covid-19, initiant un second pic épidémique. Pour mettre en place un déconfinement adapté, probablement progressif et ciblé sur certaines populations, il faut donc pouvoir identifier les groupes d’individus qui ont été infectés par le virus et qui présentent une quantité d’anticorps spécifiques du SARS-CoV-2 suffisante pour les protéger d’une seconde infection. Et pour identifier ces groupes, les tests sérologiques semblent d’autant plus essentiels qu’une grande part des personnes infectées par le nouveau coronavirus pourrait ne présenter aucun symptôme de Covid-19. L’enjeu des études lancées aux Etats-Unis concerne donc notamment la sortie de confinement des Etats qui ont choisi de recourir à cette mesure.

Ainsi, les résultats de ces investigations sont attendus impatiemment. "Nous publierons le chiffre de la prévalence (nombre de cas d’infection par le SARS-CoV-2 ou nombre de personnes présentant des anticorps dirigés contre le nouveau coronavirus) dès que c'est humainement possible", a promis Jay Bhattacharya, directeur de l’étude conduite à l’Université de Stanford. "Les résultats devraient être publiés d'ici le 15 avril", a affirmé plus précisément le responsable de l'étude menée à l’Université de Californie du Sud, le professeur Neeraj Sood.

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