Coronavirus : non, l’immunité collective n’est pas encore la solution Coronavirus : non, l’immunité collective n’est pas encore la solution 13 octobre 2020 - Imaginer que la crise sanitaire puisse être réglée en ne faisant plus rien, c'est mal comprendre l'immunité collective et la situation actuelle. Alors que l’épidémie liée au coronavirus connaît une deuxième vague indéniable cet automne 2020, le débat est à la fois politique et scientifique sur les . En parallèle, certains n’hésitent pas à évoquer l’hypothèse de tout simplement… , en laissant le virus circuler librement afin d’obtenir plus rapidement l’immunité collective. L’OMS vient de rejeter cette idée. « Jamais, dans l’histoire de la santé publique, l’immunité collective n’a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie, et encore moins à une pandémie. C’est scientifiquement et éthiquement problématique », a le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Estimer qu’une circulation libre du virus puisse être bénéfique à l’heure actuelle transcrit effectivement plusieurs incompréhensions de fond sur ce qu’est l’immunité collective, et encore plus concernant le coronavirus. D’une, il est trop tôt pour que cette notion soit pertinente ; de deux, l’immunité après l’infection au SARS-CoV-2 n’est pas si évidente ; et enfin, il s’agirait d’une voie socialement inégale et à l’éthique douteuse. Développons ces problématiques. Des chiffres qui ne valident pas cette hypothèse L’immunité collective, aussi appelée immunité de groupe ou immunité grégaire, est une configuration où, dans une population donnée, une maladie ne peut plus vraiment circuler puisqu’une majorité de personnes sont immunisées. À terme, le pathogène disparaît de lui-même. Cette immunité peut provenir principalement de la guérison de la maladie, et donc du développement d’anticorps contre elle, ou bien de la vaccination qui génère aussi des anticorps. Ce phénomène peut apparaître dès lors que l’immunité est bien installée dans le groupe : le chiffre avancé est souvent de 60 % minimum (et insistons sur minimum ). L’immunité collective est définie par la séroprévalence : les personnes dont l’on détecte des anticorps dans le sang. À gauche, séroprévalence insuffisante. À droite, la séroprévalence commence à supposer la possibilité d’une immunité collective. // Source : Numerama & Personnages Freepik Une de l’Inserm montre que la séroprévalence était, en France, début juin 2020, de 4,5 %. Le directeur de l’OMS a relevé qu’à l’heure actuelle, les enquêtes montrent que la séroprévalence ne dépasse pas 10 % à l’échelle mondiale. La route est encore longue avant que nous puissions nous reposer sur l’immunité de groupe, puisqu’on ne peut pas compter sur ce phénomène tant qu’il n’est pas présent : on ne peut pas générer de l’immunité collective, à moins d’un vaccin. Et vouloir la générer par la libre circulation du virus est humainement dangereux — éthiquement impensable. Les plus démunis livrés à eux-mêmes Comme le rappelle le directeur de l’OMS, « l’immunité collective est obtenue en protégeant les personnes contre un virus, et non en les exposant à celui-ci ». La circulation non contrôlée du coronavirus, dans une période où l’immunité collective est encore inexistante et impossible, se contente d’exposer les gens à la maladie, et notamment les plus faibles. Si l’idée de laisser le virus circuler librement vient aussi d’une volonté d’alléger la pression humaine — les mesures restrictives ayant un impact économique et mental important –, ce choix pourrait avoir pour conséquence non pas de libérer de ce poids, mais de centraliser les dégâts humains faits par le virus de manière plus insidieuse sur des populations données. Quelques inconnues sur l’immunité Miser sur l’immunité collective n’est par ailleurs pas encore scientifiquement valide pour le cas du coronavirus, puisque reste à savoir comment fonctionne… l’immunité. Le doute sur ce sujet provient du référencement de quelques cas de réinfections. Mais ils rappellent que les scientifiques au coronavirus SARS-CoV-2, ni combien de temps elle peut durer ni à quelle degré, puisque le recul vient à manquer. Ces quelques inconnues sur l’immunité vient s’ajouter à toute une palette d’éléments montrant que tout relâcher en espérant que l’immunité collective face d’elle-même le travail ne correspond pas à une réalité factuelle. Pour tout comprendre à l'épidémie du Crédit photo de la une : Claire Braikeh / Numerama Partager sur les réseaux sociaux La suite en vidéo Vous aimerez peut-être 11 janvier 2021 11 janvier 2021 07 janvier 2021 05 janvier 2021 Sciences : les dernières actualités il y a 8 minutes il y a 4 heures il y a 5 heures il y a 7 heures il y a 22 heures il y a 23 heures Commentaires Coronavirus : non, l’immunité collective n’est pas encore la solution 6 Commentaires Inline Feedbacks View all comments Christian_Chambe 13 octobre 2020 14 h 29 min Pour moi l’état et le comité scientifique et entièrement responsable de la situation, ont nous à bombarder, que les jeune, ne risquais rien, ont à instaurez des geste barrières, ont à laisser tous l’été les jeunes faire la fêtes, à la rentrée ont nous à dis, que tous allez pour le mieux, que ont allais allégé les dispositif, dans certaine écoles, maintenant les jeunes sont maintenant dangereux il peuvent contaminé leur ainée, donc ont peut encore être plus inquiet, car dans les lycées, allez empêché les regroupements, c’est impossible, d’autant plus quand il sont tous en train de fumé leur clope, ils enlèves leurs masque normal, sauf qu’il sont tous en groupe, les cas de covid se multiplie dans les lycée, sa deviens inquiétant, mais ont fait comme si de rien n’était, alors l’irresponsabilité, elle n’est surement pas seulement du coté des jeunes, mes plutôt d’un gouvernement qui navigue à la l’aveugle, depuis le début de cette pandémie, et qui et maintenant complètement dépassé par les événement. 0 SuperJohnson 13 octobre 2020 14 h 33 min Je trouve l’article un peu de mauvaise foi quand même sur un point. Aucun défenseur de la stratégie de l’immunité de troupeau ne prône une libre circulation du virus… L’idée est d’essayer d’établir un équilibre entre les capacités des services de santé et la vitesse de propagation du virus, qu’il faudrait maîtriser et contenir dans une certaine mesure… Après effectivement c’est très compliqué : Encore faut-il avoir un système de santé qui tient la route pour absorber un flux conséquent, suivez mon regard C’est extrêmement casse-gueule, une petite erreur de prévision et hop on est débordés, c’est prendre un risque considérable Ca demande des tests tout le temps pour suivre le taux de contaminations, donc une organisation sans faille, en plus d’une population très responsable et “sage” Ca implique quoiqu’il arrive plus de morts sur le moment puisque plus de cas. Après, seul le temps dira si le nombre de morts sur 3 ans par exemple est meilleur ou pire (voir la Suède) C’est effectivement très dur éthiquement à assumer puisque comme le dit bien l’article, les pauvres et les minorités sont plus touchés. 0 grrrz 13 octobre 2020 14 h 56 min On sait maintenant qu’on peut attraper le virus plusieurs fois à des mois d’écarts (avec souvent une forme moins grave la 2e fois); et on sait aussi que les anticorps disparaissent après environ quatre mois. ça ne veut pas dire qu’il n’y a aucune immunité (notamment immunité cellulaire / lymphocytes T); mais tomber malade une fois ne vous empêche pas de le rattraper. Donc stratégie de toute façon vouée à l’échec à long terme. Les réinfections ne sont pas extrêmement rares; il y a pleins de gens qui en rapportent (testés les deux fois je précise); et il y en aurait encore plus si on avait testé massivement en mars. A noter que ça ne présage pas du fonctionnement d’un vaccin; les vaccins fonctionnent différemment de l’immunité naturelle. Et sinon la commune de Manaus au Brésil a atteint l’immunité collective avec environ 66% d’infections; au prix d’une mortalité de 0,1% de la population (dans une population particulièrement jeune par ailleurs; ça pourrait être encore bien pire ailleurs). 0 grrrz 13 octobre 2020 15 h 01 min Réponse à et précisons aussi que le pourcentage de la population qui doit être infectée pour atteindre l’immunité collective dépend entièrement du taux de reproduction; donc faire baisser ce taux de reproduction au maximum avec les gestes barrières permettrait d’abaisser au maximum ce pourcentage et de parvenir globalement à l’extinction. 0 tinabruno 14 octobre 2020 10 h 46 min “on ne peut pas générer de l’immunité collective, à moins d’un vaccin. Et vouloir la générer par la libre circulation du virus est humainement dangereux — éthiquement impensable” merci 0 En cours ( 6 min) : Coronavirus : non, l’immunité collective n’est pas encore la solution Nous suivre sur les réseaux Souvent les gens prennent leurs propres lacunes pour celles de la société qui les entoure, et cherchent à réformer ladite société parce qu'ils sont incapables de se réformer eux-mêmes. Isaac Asimov Insert Vous allez envoyer un mail à Envoyer Déplacer commentaire Déplacer (autre article)