Covid-19 : l'immunité de groupe insuffisante pour déconfiner - Sciences et Avenir Partager - Fill 1 Copy Created with Sketch. Santé Coronavirus Covid-19 : l'immunité de groupe insuffisante pour le déconfinement Par le Abonnés Le Conseil scientifique gouvernemental a rendu public son dernier avis portant sur l'état des lieux du confinement et les critères de sorties. Voici les principaux éléments sur la stratégie de post-confinement recommandés par les experts. L'esplanade du Louvre, à Paris, vidée par le confinement. Crédit Antoine WDOWCZYNSKI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP " Il faut que le confinement persiste encore sur plusieurs semaines à partir de maintenant" , a déclaré ce matin, mercredi 8 avril 2020, Jean-François Delfraissy. Le président du Conseil scientifique assurait sur France Info la communication autour du et évoquant pour la première fois les critères et l'ébauche d'une stratégie de déconfinement. Prudent quant au risque de relâchement dans la population, il a insisté sur le fait que "dans l'état actuel des connaissances, on peut commencer à discuter d'une stratégie sur ce qu'il se passera dans le post-confinement, mais la poursuite d'un confinement strict est capital. " Transmis aux autorités nationales le jeudi 2 avril à 18h, peu avant dans la soirée, l'avis fait d'abord l'état des lieux du confinement, et rappelle que son objectif principal n'est pas encore atteint. "L’effet du confinement devrait prendre trois semaines avant de se matérialiser, le temps que les patients qui étaient en incubation au moment du confinement aient été admis en réanimation s’ils devaient évoluer vers une forme grave" , expliquent les experts. C'est cette qui commence justement à être observée en France. Un début de déconfinement paraît difficilement envisageable avant la première quinzaine de mai, au mieux. L'immunité de groupe est insuffisante Le nombre de personnes qui ont déjà été en contact avec le virus et seraient donc présumées immunisées est trop faible pour entrer en compte dans la stratégie de déconfinement. L'immunité dite "de groupe", "populationnelle" ou "collective", est la protection offerte contre la circulation d'un virus lorsqu'une certaine proportion de personnes sont immunisées dans une population définie. « Les premières données que nous avons montrent que l'immunité populationnelle, ce pourcentage de personnes qui ont été en contact avec le virus est plus faible que nous l'avions imaginé, de l'ordre peut-être de 10 à 15% » , a précisé Jean-François Delfraissy. Or, pour un virus comme SARS-CoV-2, il faudrait qu'environ 60% de la population soit immunisée pour activer une immunité de groupe effective. Ce paramètre n'est donc "pour l’instant pas pris en compte (...) y compris dans les zones les plus touchées par la première vague de l’épidémie" , précise l'avis. Changement de doctrine d'utilisation des tests La montée en puissance des , au cours de la troisième et quatrième semaine du mois d'avril sera déterminante. "Ce déploiement opérationnel est urgent" , écrivent les experts qui appellent à l'associer à "une modification de la doctrine actuelle d'utilisation des tests" . Jusqu'ici, les tests diagnostiques (RT-PCR) étaient réservés aux malades hospitalisés ou aux soignants. Et les tests sérologiques (voir encadré) qui permettent de dire qui est immunisé ou non contre le virus, commencent à peine à être déployés. "La phase actuelle de montée en puissance rapide des capacités diagnostiques dans la perspective de la période post-confinement fait qu’il est certain que les outils et moyens prévus à terme seront disponibles et fonctionnels bien avant l’échéance de la levée du confinement , écrivent encore les auteurs de l'avis. Cela va permettre de commencer rapidement leur utilisation, tant pour les plateformes de RT-PCR à haute capacité, que pour les tests sérologiques unitaires rapides (tests rapides réalisables hors du laboratoire) ou les tests sérologiques classiques (test réalisés sur automates de laboratoire). Durant le mois d’avril, l’installation des plateformes de RT-PCR vont permettre d’avoir une capacité diagnostique sécurisée de plus de 45.000 tests/jour, en complément des capacités hospitalières et privées existantes qui seront renforcées a hauteur de 15.000 tests/jour. A noter que de nouveaux tests moléculaires rapides et ultra-rapides (respectivement 45 et 15 minutes) sont en cours d’évaluation. Durant la même période, des tests sérologiques unitaires seront disponibles en grande quantité (3eme semaine d’avril), ainsi que des tests sérologiques automatisés de type ELISA (fin avril). L’évaluation de leurs performances analytiques est programmée pour la seconde quinzaine d’avril." En creux, on comprend que la levée progressive du confinement n'interviendrait pas avant la première quinzaine de mai, au mieux. L'immunité de groupe est insuffisante Le nombre de personnes qui ont déjà été en contact avec le virus et seraient donc présumées immunisées est trop faible pour entrer en compte dans la stratégie de déconfinement. L'immunité dite "de groupe", "populationnelle" ou "collective", est la protection offerte contre la circulation d'un virus lorsqu'une certaine proportion de personnes sont immunisées dans une population définie. « Les premières données que nous avons montrent que l'immunité populationnelle, ce pourcentage de personnes qui ont été en contact avec le virus est plus faible que nous l'avions imaginé, de l'ordre peut-être de 10 à 15% » , a précisé Jean-François Delfraissy. Or, pour un virus comme SARS-CoV-2, il faudrait qu'environ 60% de la population soit immunisée pour activer une immunité de groupe effective. Ce paramètre n'est donc "pour l’instant pas pris en compte (...) y compris dans les zones les plus touchées par la première vague de l’épidémie" , précise l'avis. Changement de doctrine d'utilisation des tests La montée en puissance des , au cours de la troisième et quatrième semaine du mois d'avril sera déterminante. "Ce déploiement opérationnel est urgent" , écrivent les experts qui appellent à l'associer à "une modification de la doctrine actuelle d'utilisation des tests" . Jusqu'ici, les tests diagnostiques (RT-PCR) étaient réservés aux malades hospitalisés ou aux soignants. Et les tests sérologiques (voir encadré) qui permettent de dire qui est immunisé ou non contre le virus, commencent à peine à être déployés. "La phase actuelle de montée en puissance rapide des capacités diagnostiques dans la perspective de la période post-confinement fait qu’il est certain que les outils et moyens prévus à terme seront disponibles et fonctionnels bien avant l’échéance de la levée du confinement , écrivent encore les auteurs de l'avis. Cela va permettre de commencer rapidement leur utilisation, tant pour les plateformes de RT-PCR à haute capacité, que pour les tests sérologiques unitaires rapides (tests rapides réalisables hors du laboratoire) ou les tests sérologiques classiques (test réalisés sur automates de laboratoire). Durant le mois d’avril, l’installation des plateformes de RT-PCR vont permettre d’avoir une capacité diagnostique sécurisée de plus de 45.000 tests/jour, en complément des capacités hospitalières et privées existantes qui seront renforcées a hauteur de 15.000 tests/jour. A noter que de nouveaux tests moléculaires rapides et ultra-rapides (respectivement 45 et 15 minutes) sont en cours d’évaluation. Durant la même période, des tests sérologiques unitaires seront disponibles en grande quantité (3eme semaine d’avril), ainsi que des tests sérologiques automatisés de type ELISA (fin avril). L’évaluation de leurs performances analytiques est programmée pour la seconde quinzaine d’avril." En creux, on comprend que la levée progressive du confinement n'interviendrait pas avant la première quinzaine de mai, au mieux. Dans l'optique de cet élargissement des critères d'accès aux tests, le Conseil scientifique émet quatre recommandations, listées ci-dessous : Cette politique de test permettra "éventuellement de valider les stratégies innovantes de rendu des résultats et de « contact tracing » nécessaires durant la phase de déconfinement", précise encore le conseil. "Les éléments d'une stratégie postconfinement" Avant d'envisager le déconfinement, outre la nécessité de désengorger les services de soins intensifs et de réanimation et leur donner le temps de se réorganiser, la réduction du nombre de cas devra être "suffisamment importante pour que la détection des nouveaux cas de façon systématique redevienne possible. Ceci permettra de disposer de chiffres fiables sur la progression de l’épidémie en amont du risque de saturation du secteur hospitalier afin 1) de détecter et contrer précocement les reprises de l’épidémie ; et 2) d’appliquer rapidement les mesures de contrôle auprès des cas et de leurs contacts" , détaille l'avis. Enfin, le Conseil scientifique prévient que "le gouvernement devra s’assurer que les éléments d’une stratégie postconfinement seront opérationnels" . Et ils sont nombreux... En voici la liste : Enfin, le Conseil scientifique insiste sur "un point essentiel : si les stratégies post-confinement sont nécessaires, la priorité demeure cependant la poursuite d’un confinement renforcé dans la durée." Sur le même sujet 11 réactions Newsletter Sciences et Avenir Votre adresse nous sert à envoyer les newsletters qui vous intéressent. Conformément à la loi informatique et liberté du 6 janvier 1978, mise à jour par la loi du 6 août 2004, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification et d'opposition aux données vous concernant en écrivant à l'adresse abonnements@sciencesetavenir.fr Votre inscription a bien été prise en compte à la une cette semaine Galeries Photo Les dernières galeries photo Vidéos Dernières vidéos L'essentiel santé A découvrir sur Challenges Newsletter Sciences et Avenir Entrez votre email pour recevoir la newsletter Votre adresse nous sert à envoyer les newsletters qui vous intéressent. 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