§ <MOIS="200601"><JOUR="20060130"><HEURE="2006013009">
Alors que le texte sur le contrat première embauche doit être examiné
mardi à l'<HAP2><HAP1-et-2>Assemblée</HAP1-et-2></HAP2>, les pro et anti-CPE s'affrontent par déclarations
interposées. Lors de la réunion de ses secrétaires de sections à la
<HAP2><HAP1-et-2>Mutualité</HAP1-et-2></HAP2> à Paris, <HAP1>dimanche</HAP1> 29 janvier, le Parti socialiste a tenté de
se mettre en ordre de bataille.
En fixant sa feuille de route pour 2006, il a fait de la lutte contre
le CPE une priorité pour faire face à la "machine de guerre" de l'UMP.
La logique du gouvernement, a dénoncé Dominique Strauss-Kahn, est
"inégalitaire". "La droite n'a qu'un seul ennemi, l'égalité, elle n'a
qu'un seul drapeau, la généralisation de la précarité", a déclaré l'un
des nombreux candidats à l'investiture du parti. "Le CPE, c'est pas
mieux que rien, c'est pire que tout", avait lancé un peu plus tôt ce
matin sur <HAP1><HAP2><HAP1-et-2><HAP1-et-2>Canal+</HAP1-et-2></HAP1-et-2>+</HAP2></HAP1>+ l'ancien ministre de l'économie.
"Je voudrais qu'on m'explique pour les jeunes comment ils sont
susceptibles de s'installer, de louer un appartement, d'emprunter de
l'argent pour acheter une bagnole, de se marier, d'avoir des enfants,
avec comme projet d'emploi une journée", a-t-il ajouté.
De son côté, Laurent Fabius a opposé "la société inégalitaire" mise en
place par la droite à "une société solidaire" à construire. Pour
couper court aux attaques de la droite sur l'absence d'idées du PS, il
a proposé une alternative au CPE, rebaptisé "contrat précarité
exclusion" : un "contrat sécurité insertion" qui "garantirait une
rémunération" et ouvrirait la voie à un CDI.
Les syndicats lycéens, réunis en congrès chacun de leur côté à Paris,
ont également fait monter la pression sur le CPE. La FIDL dénonce les
"réformes anti-jeunes du gouvernement", tandis que l'UNL avait invité
le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, pour préparer la
mobilisation du 7 février.
"LE CPE SERA PLUS AVANTAGEUX", ESTIME LA DROITE
De son côté, le ministre de l'emploi, Jean-Louis Borloo, a tenté de
défendre, au nom du gouvernement, le rôle du CPE."J'ai une fille de 23
ans, actuellement en stage. On ne lui propose que ça ou des CDD. Le
CPE sera plus avantageux", a déclaré M. Borloo dans un entretien au
Journal du <HAP1>dimanche</HAP1>.
"C'est un CDI souple qui ouvre des droits à la formation", selon le
ministre, qui estime qu'en cas de rupture anticipée, "le CPE propose
des indemnités et la possibilité d'être couvert par
l'assurance-chômage".
"Je souhaite que le bon sens l'emporte", a-t-il ajouté, comme en
réponse à l'organisation d'un journée de mobilisation le 7 février. Il
a également justifié les chiffres de la baisse du chômage, qui, selon
lui, ne sont pas dus aux radiations des listes de l'ANPE : "C'est
totalement faux ! (...) Je le répète, il y a beaucoup plus de
créations d'emplois aujourd'hui que les statistiques ne l'indiquent,
notamment dans les services à la personne et les très petites
entreprises." "Le CDI généralisé, nous le souhaitons pour tous et les
partenaires sociaux sont ouverts au dialogue. Mais les situations
professionnelles sont variées, et nous devons renforcer dans le même
temps les formations en alternance pour ceux qui recherchent un
poste", a-t-il souligné.
Le ministre de l'économie, Thierry Breton, a voulu se montrer souple
sur les applications du contrat. "Si jamais on voit qu'il y a des
domaines qui ne vont pas, on les adapte. Si on voit par contre que
cela fonctionne, on avance", a-t-il déclaré au "<HAP2><HAP1-et-2>Grand</HAP1-et-2></HAP2> <HAP2><HAP1-et-2>Jury</HAP1-et-2></HAP2> RTL-LCI-Le
Figaro". "Il faut tester. On voit bien ce que cela donne. Si jamais
une solution ne marche pas, et bien on ne la maintient pas
obligatoirement", a-t-il répondu, interrogé sur une éventuelle marche
arrière du gouvernement en juin.