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Le Clemenceau est entré dans le canal de Suez dans la nuit du
dimanche 22 au lundi 23 janvier, a indiqué un porte-parole de
l'autorité du canal, le général Mohammad Moussa. Lundi matin, l'ancien
porte-avions, qui est en route vers l'Inde où il doit être
désamianté, se trouve déjà au sud d'Ismaïliya (nord-est du Caire),
selon une source diplomatique française.
Dès dimanche, le ministère de la défense a confirmé que le navire
avait reçu l'autorisation de <HAP2><HAP1-et-2>commencer</HAP1-et-2></HAP2> sa traversée du canal de Suez
après avoir été bloqué au large de Port-Saïd pendant plus d'une
semaine. "La décision technique de l'Autorité du canal de Suez est
tombée à 23 heures. Le Clemenceau passera le canal cette nuit", a
expliqué à Reuters le porte-parole du ministère, Jean-François Bureau.
Les opposants au transfert du Clemenceau vers l'Inde ont dénoncé
dimanche "l'acharnement" des autorités françaises à se "débarrasser"
de l'ancien porte-avions. L'association Ban Asbestos et la <HAP2><HAP1-et-2>Fédération</HAP1-et-2></HAP2>
internationale des droits de l'homme ont écrit à l'ambassadeur de
France en Inde pour réclamer le retour du bâtiment vers un chantier
naval français. "Représentant la France en Inde, pouvez-vous ignorer
les 100 000 morts de l'amiante à venir en France et soutenir un
marché qui délibérément met en danger la vie et la santé d'autrui ?",
déclare une porte-parole des deux organisations, demandant au
diplomate de transmettre cet appel au gouvernement Villepin. Les deux
organisations ont en outre déposé un recours devant le Conseil d'Etat
français afin d'obtenir la suspension de l'autorisation de remorquage
du Clemenceau vers l'Inde.
DÉCISION DE LA COUR SUPRÊME INDIENNE
Désormais, la suite du périple du Clemenceau est suspendue à la
décision de la <HAP2><HAP1-et-2>Cour</HAP1-et-2></HAP2> suprême indienne, qui doit décider le 13 février
si elle autorise ou non le navire à pénétrer dans les eaux
territoriales de l'Inde. La décision de la justice indienne pourrait
être liée à la quantité d'amiante encore à bord du navire. Or celle-ci
serait bien plus importante que ne l'indiquent les autorités
militaires françaises.
"Beaucoup d'âneries ont été dites ces derniers temps, je vais donc
jouer la transparence", a expliqué, dimanche, dans Le Parisien,
Jean-Claude Giannino, le PDG de l'entreprise Technopure, qui a
effectué en France la majeure partie du désamiantage du Clemenceau.
"Le ministère de la défense prétend qu'il reste 45 tonnes (d'amiante)
à bord, j'ai du mal à le croire. Selon les études de mes ingénieurs,
il reste beaucoup plus d'amiante à bord. J'affirme que le bateau
contient plus de 500 tonnes d'amiante", poursuit-il. "Technopure a
enlevé 70 tonnes d'amiante et aurait pu en retirer beaucoup plus sans
risquer de compromettre la navigabilité", affirme-t-il encore,
contredisant l'un des arguments avancés par la défense pour justifier
l'arrêt du désamiantage en France avant le remorquage vers l'Inde.