§ <MOIS="200602"><JOUR="20060209"><HEURE="2006020909">
Les sept acquittés présents, mercredi 8 février, à l'audition de
l'ex-juge d'instruction Fabrice Burgaud devant la commission d'enquête
parlementaire sur l'affaire d'Outreau, ont été déçus par les propos du
magistrat, qui s'est exprimé pendant plus de <HAP1>six</HAP1> heures. Ils ont
regretté qu'il n'ait pas admis s'être trompé et qu'il ne se soit pas
excusé.
"On dirait qu'il ne peut pas admettre", a regretté Thierry Dausque,
qui est resté <HAP2><HAP1-et-2>trente</HAP1-et-2></HAP2>-<HAP1>six</HAP1> mois en détention et a été acquitté à Paris.
"Il revient souvent sur les mêmes paroles. C'est un beau parleur",
a-t-il souligné. "Il ne s'est pas excusé. Il dit qu'il a fait quelques
erreurs. Il aurait <HAP2><HAP1-et-2>dû</HAP1-et-2></HAP2> s'excuser par rapport aux enfants des
acquittés", a déclaré Christian Godard, innocenté à Saint-Omer.
Daniel Legrand père, acquitté lors du premier procès, a estimé que le
juge, pourtant très ému au début de son audition, "cherch(ait) à
minimiser ses responsabilités" en assurant que le parquet était
présent tout au long de l'instruction. Daniel Legrand fils, acquitté
en décembre 2005 à Paris, a de son côté accusé Fabrice Burgaud
d'"avoir menti sous serment" à la commission.
"Il fait celui qui était abattu, ce n'est pas du tout l'homme qu'on a
eu <HAP1>face</HAP1> à nous pendant l'instruction. C'est un homme tout à fait
différent", a commenté Karine Duchochois. Invitée du journal de 20
heures de TF1, elle a déclaré que le juge d'instruction "ne pouvait
pas faire <HAP2>autrement</HAP2> que de dire qu'il a au moins de la compassion",
mais il est "toujours le même, il est toujours aussi méprisant" dans
"une autre forme de mépris".
Interrogée depuis Vannes, d'où elle a suivi l'audition du magistrat,
Odile Marécaux a estimé que le juge Burgaud a voulu donner "une
image". "Je ne le sens pas sincère du tout." "Je ne sais pas s'il
comprend vraiment la souffrance qu'on a eue et si la sienne est la
même", a ajouté Odile Marécaux. Même s'il n'était pas le seul
magistrat chargé du dossier, "il était la pièce motrice du dossier et
la responsabilité est la sienne".
UN "GAMIN SUFFISANT"
Acquitté à Paris, Alain Marécaux, ancien huissier, a jugé que Fabrice
Burgaud n'avait pas changé. "Je retrouve le gamin suffisant et
l'adulte, plutôt l'enfant qui a besoin de se justifier. Je ressens un
certain malaise", a-t-il assuré estimant que le magistrat s'est
réfugié, tout au long de son audition, <HAP2><HAP1-et-2>derrière</HAP1-et-2></HAP2> la loi, qui l'a
"autorisé à faire ça".
Pierre Martel, interrogé par France 2, a <HAP1>lui</HAP1> aussi eu le sentiment
d'avoir eu en <HAP1>face</HAP1> de <HAP1>lui</HAP1> un "gamin". "Contrairement à ce que j'avais
pu éprouver lorsqu'il m'avait convoqué au tribunal de
Boulogne-sur-Mer, j'ai rencontré un gamin qui a eu la vie de 14
personnes <HAP2>entre</HAP2> les <HAP2>mains</HAP2>." "Il a reconnu des erreurs mais on
n'arrive pas à comprendre le comportement qu'il a actuellement : ce
n'est plus le même homme", a constaté Pierre Martel. "Il m'a fait de
la peine (...). Je pense qu'il est de bonne foi maintenant, même si on
ne peut pas savoir ce qu'il pense."