§ <MOIS="200602"><JOUR="20060207"><HEURE="2006020714">
Cette journée de mardi <HAP1>s</HAP1>'annonce comme un test pour Dominique de
Villepin et sa <HAP1>politique</HAP1> de l'emploi. Syndicats de salariés,
d'étudiants et de lycéens appellent à manifester dans 150 villes de
France contre le contrat première embauche (CPE), tandis que
l'Assemblée nationale doit commencer l'examen de ce dispositif. Les
députés de gauche, soutenus par l'UDF, <HAP1>elle</HAP1> aussi hostile au texte,
ont en effet réussi à retarder l'examen de l'amendement créant le CPE,
afin qu'il coïncide avec l'appel des syndicats. Au point que la
conférence des présidents de l'Assemblée nationale a décidé mardi
d'ouvrir de nouvelles séances jusqu'à dimanche une première depuis
juillet 2003, afin d'examiner les 440 amendements restant.
La journée ne devait entraîner aucune perturbation dans les transports
publics, les confédérations syndicales n'ayant pas appelé à la grève,
hormis SUD-Rail à la SNCF. En revanche, 80 vols ont été supprimés au
départ ou à destination d'Orly jusqu'à 10 heures ce matin, en <HAP1>raison</HAP1>
d'une grève des contrôleurs aériens du deuxième aéroport parisien. Le
ministère des transports a estimé que "15 % des vols intérieurs prévus
dans la journée à Orly <HAP1>sont</HAP1> annulés", et une porte-parole d'Aéroports
de Paris a conseillé aux passagers de contacter les compagnies pour
savoir si leur vol est assuré. Des sources syndicales expliquent ce
mouvement par un "différend" avec la hiérarchie qui a poussé les
contrôleurs à "profiter" du préavis national de grève déposé par la
CGT-fonctionnaires et la FSU, premier syndicat des enseignants, afin
de permettre aux fonctionnaires de participer à la journée de
manifestation contre le CPE.
Les syndicats de cadres ont appelé dans la matinée leurs <HAP1>adhérents</HAP1> à
manifester : les organisations CFDT cadres, UCI-FO, Ugict-CGT,
Ugica-CFTC se <HAP1>sont</HAP1> <HAP2><HAP1-et-2>déclarées</HAP1-et-2></HAP2>"unanimes pour dénoncer cette nouvelle
étape vers la généralisation de la précarité". <HAP1>L</HAP1>'<HAP2><HAP1-et-2>Union</HAP1-et-2></HAP2> <HAP2><HAP1-et-2>syndicale</HAP1-et-2></HAP2> des
<HAP2><HAP1-et-2>collaborateurs</HAP1-et-2></HAP2>
<HAP2><HAP1-et-2>parlementaires</HAP1-et-2></HAP2> de l'Assemblée nationale (<HAP2><HAP1-et-2>USCP</HAP1-et-2></HAP2>-<HAP2><HAP1-et-2>UNSA</HAP1-et-2></HAP2>), dont les
<HAP1>adhérents</HAP1> <HAP1>sont</HAP1> "<HAP2><HAP1-et-2>déjà</HAP1-et-2></HAP2> <HAP2><HAP1-et-2>soumis</HAP1-et-2></HAP2> à la précarité de la <HAP2><HAP1-et-2>vie</HAP1-et-2></HAP2> <HAP1>politique</HAP1>", a
<HAP1>annoncé</HAP1> mardi qu'<HAP1>elle</HAP1>
<HAP2><HAP1-et-2>appelait</HAP1-et-2></HAP2> à la grève et aux <HAP1>manifestations</HAP1>.
SONDAGES DÉFAVORABLES AU CPE
Présenté par le gouvernement comme un contrat "antiprécarité" et un
"remède moderne" au chômage des jeunes, le CPE, réservé au moins de
26 ans et débutant par une période d'essai de deux ans, "ouvre la
porte au démantèlement du contrat de travail" et à la "précarisation
de tous les salariés", selon les syndicats et la gauche. Le mot
d'ordre des quelque 150 <HAP1>manifestations</HAP1> prévues est ainsi "Retrait du
CPE !". A Paris, le défilé partira à 14 heures de la place de la
Bastille pour rejoindre Richelieu-Drouot.
Alors qu'une majorité de Français a semblé retenir dans un premier
temps que le CPE pourrait faire baisser le chômage des jeunes,
l'opinion publique paraît désormais sensible aux arguments des
syndicats. <HAP1>Selon</HAP1> un sondage CSA pour <HAP1>L</HAP1>'Humanité, 54 % des Français
pensent qu'il sera mauvais pour les salariés. Un autre sondage,
réalisé par BVA pour BFM et Les Echos, indique que 60 % des Français
<HAP1>estiment</HAP1> que ce contrat va augmenter la précarité des jeunes. Et une
nette majorité d'entre eux (67 %) considère la mobilisation de mardi
"justifiée". <HAP1>Selon</HAP1> un sondage <HAP2><HAP1-et-2>Ifop</HAP1-et-2></HAP2> pour Paris-<HAP2><HAP1-et-2>Match</HAP1-et-2></HAP2>, <HAP2><HAP1-et-2>rendu</HAP1-et-2></HAP2> <HAP2><HAP1-et-2>public</HAP1-et-2></HAP2>
mardi, 55 % des Français <HAP1>estiment</HAP1> que les syndicats ont <HAP1>raison</HAP1> de
<HAP1>s</HAP1>'<HAP2><HAP1-et-2>opposer</HAP1-et-2></HAP2> au CPE, dont 73 % des <HAP2><HAP1-et-2>électeurs</HAP1-et-2></HAP2> de gauche, 64 % des 18-24
ans, et 66 % des <HAP2><HAP1-et-2>diplômés</HAP1-et-2></HAP2> du <HAP2><HAP1-et-2>supérieur</HAP1-et-2></HAP2>.
La principale inconnue reste l'ampleur de la mobilisation. Coincés
entre partiels et vacances scolaires, les syndicats étudiants et
lycéens ont multiplié les assemblées générales pour tenter de
rassembler des jeunes parfois résignés. En 1994, "il a fallu plusieurs
semaines pour parvenir à mobiliser contre le CIP (surnommé le
smic-jeunes) et le retrait du texte est intervenu deux mois et demi
après le vote à l'Assemblée", rappelle le président de l'UNEF, Bruno
Julliard, dans un entretien aux Echos. Quant aux syndicats de
salariés, qui ont réuni entre 500 000 et 1 million de manifestants
lors de la dernière mobilisation interprofessionnelle du 4 octobre
2005, ils se gardent d'afficher un quelconque objectif. "Le 7 février
n'est qu'une étape", a <HAP1>annoncé</HAP1> le numéro un de la CGT, Bernard
Thibault.