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Le gouvernement koweïtien a annoncé que l'émir Saad Al-Abdallah
Al-Sabah était dans l'incapacité d'assumer ses fonctions dans une
demande adressée dimanche au Parlement pour le destituer, a rapporté,
lundi 23 janvier, l'agence officielle Kuna. "Le conseil des ministres
a la preuve que Sa Majesté l'émir du pays a perdu sa capacité, (en
raison de son) état de santé, à exercer ses prérogatives
constitutionnelles", écrit le gouvernement à la Chambre.
C'est la première fois que le gouvernement invoque ouvertement
l'incapacité de Cheikh Saad, 75 ans, à exercer ses fonctions à la tête
de l'Etat depuis qu'il a succédé automatiquement à Cheikh Jaber
Al-Ahmad Al-Sabah, décédé le 15 janvier.
Le président du Parlement, Jassem Al-Khorafi, a confirmé que le
gouvernement avait officiellement demandé, par lettre, que se tienne
mardi une session extraordinaire du Parlement pour procéder à la
destitution du nouvel émir. Acculé, l'émir a demandé au Parlement à
pouvoir prêter serment dès lundi, <HAP2><HAP1-et-2>conditionsine</HAP1-et-2></HAP2> qua non pour qu'il
puisse assumer ses fonctions.
"UNE CARACTÉRISTIQUE FONDAMENTALE DE LA FAMILLE RÉGNANTE"
Le bureau du Parlement a tenu, lundi matin, une réunion extraordinaire
afin d'examiner la crise constitutionnelle ouverte par ces deux
demandes de sessions extraordinaires. Au terme de cette rencontre, la
demande de l'émir de pouvoir prêter serment de manière anticipée a été
rejetée. Le président du Parlement avait espéré, dimanche, que "la
sagesse" prévaudrait au sein de la famille régnante pour régler la
crise, ajoutant toutefois que si le Parlement était appelé à assumer
ses responsabilités, il les assumerait.
Si Cheikh Saad est destitué, il s'agirait d'une première dans
l'histoire de la famille Al-Sabah. Car, comme le soulignait l'analyste
politique Ismaïl Al-Chatti dans un long article publié dimanche dans
le quotidien Al-Watan, "le transfert pacifique du pouvoir est une
caractéristique fondamentale de la famille régnante au Koweït".
Pour destituer l'émir, le Parlement doit se prononcer à la majorité
des deux tiers de ses 65 membres, chiffre incluant les 16 membres du
gouvernement, qui disposent d'un droit de vote à la Chambre. Un tel
vote profiterait au premier ministre, qui dirige de facto l'émirat
depuis plusieurs années, pour devenir émir.