§ <MOIS="200602"><JOUR="20060209"><HEURE="2006020914">
Le (1)New York Times rapporte, dans son édition du mercredi 9
février, que les détenus de Guantanamo en grève de la faim sont
nourris de force. De source militaire américaine, ils sont "attachés à
des chaises spéciales, parfois plusieurs heures par jour, pour être
nourris par des tubes sans avoir la possibilité de vomir
volontairement".
Les autorités militaires ont déclaré agir ainsi, par crainte que des
détenus de la base <HAP2><HAP1-et-2>cubaine</HAP1-et-2></HAP2> ne cherchent à se suicider pour protester
contre leur emprisonnement prolongé. "Certains responsables ont dit
que ces mesures <HAP1>étaient</HAP1> le <HAP2><HAP1-et-2>résultat</HAP1-et-2></HAP2> de préoccupations grandissantes,
à Guantanamo et au Pentagone : les protestations des détenus sont
difficiles à contrôler et la mort d'un prisonnier de plus
intensifierait les critiques à <HAP1>l</HAP1>'<HAP2><HAP1-et-2>international</HAP1-et-2></HAP2> contre le centre de
détention", poursuit le quotidien.
PLUS QUE QUATRE GRÉVISTES DE LA FAIM À GUANTANAMO
Le <HAP2>lieutenant</HAP2> colonel Jeremy Martin, porte-parole de la base militaire
américaine, a affirmé, dans un communiqué, que les détenus en grève de
la faim <HAP1>étaient</HAP1> nourris "de façon humaine et avec compassion", et
seulement quand leur vie était en <HAP2><HAP1-et-2>jeu</HAP1-et-2></HAP2>. Mais il a refusé de répondre à
toute question sur les chaises spéciales auxquelles seraient attachés
les prisonniers, précise le quotidien.
Toujours selon le colonel, ces mesures auraient eu un effet drastique
: il a affirmé, mercredi 8 février, qu'il ne restait plus que quatre
grévistes de la faim sur la base, contre 84 à la fin de mois de
décembre.
Les avocats des détenus qui ont pu rendre visite à leurs clients, ces
dernières semaines, critiquent ces mesures. Selon eux, le personnel de
la prison ne se contente pas d'attacher les prisonniers à des chaises
pour les nourrir. <HAP2><HAP1-et-2>Pour</HAP1-et-2></HAP2> les dissuader de mener leur grève de la faim,
ils les placeraient aussi en cellules réfrigérées, les priveraient de
livres ou de couvertures. Des soldats <HAP2><HAP1-et-2>anti</HAP1-et-2></HAP2>-<HAP2><HAP1-et-2>émeutes</HAP1-et-2></HAP2> seraient appelés en
renfort "pour obliger les détenus à rester assis tranquillement,
tandis qu'on leur enfile dans le nez de longs tubes en plastique qui
descendent jusque dans leur estomac", rapporte le quotidien. Deux
responsables militaires, qui ont demandé à garder <HAP1>l</HAP1>'anonymat, ont
précisé au New York Times que les détenus avaient commencé à être
attachés sur des chaises spéciales "à partir du moment où il était
apparu que les grévistes de la faim, après avoir été nourris par
tube, se forçaient à vomir dans leur cellule".
Un demi-millier de terroristes présumés sont détenus sans jugement
dans le camp de Guantanamo, créé en 2002, et une dizaine d'entre eux
seulement sont inculpés