§ <MOIS=" 200601"><JOUR=" 20060124"><HEURE="2006012407"> La chancelière Angela Merkel et le président Jacques Chirac se sont efforcés, lundi 23 janvier, de dissiper l'impression de relâchement dans le tandem franço-allemand, tout en admettant leur désaccord sur la demande française de baisse de la TVA dans la restauration. Avant un dîner de travail à Versailles, les deux dirigeants ont répété qu'ils voulaient préparer ensemble les sommets européens de mars consacré aux questions économiques et de juin dédié à la relance des institutions européennes. Mme Merkel a fait état d'un " haut degré d'accord" dans l'analyse des situations. La chancelière a repris à son compte les idées du premier ministre Dominique de Villepin mercredi dernier à Berlin, affirmant croire elle aussi que" l'Europe des citoyens doit être une Europe des projets concrets". Les deux dirigeants ont demandé à chaque ministre de leurs gouvernements de préparer des projets qui seront examinés au conseil franco-allemand du 14 mars à Berlin. " Si la France et l'Allemagne ne sont pas le moteur, l'Europe n'avance pas", a constaté Mme Merkel. "J J'ai proposé d'ores et déjà d'étudier l'amélioration du fonctionnement des institutions dans le cadre des traités existants: sécurité intérieure, justice, action extérieure, défense et meilleure assocation des parlements nationaux aux décisions européennes", a rappelé, pour sa part, M. Chirac. LES CONVERGENCES DE VUES Ils n'ont pas expliqué comment ils comptaient surmonter leurs divergences de fond: alors que Paris ne veut garder que certaines dispositions du traité constitutionnel, Berlin souhaite sauver ce texte déjà ratifié par treize pays dont l'Allemagne. Faisant un plaidoyer pour" l'économie sociale de marché", Mme Merkel, considérée avant son accession au pouvoir le 22 novembre comme une libérale pure et dure, a souligné que la France et l'Allemagne recherchaient" une position commune" sur la directive Bolkestein sur les services, " pour faire comprendre aux Européens qu'ils n'ont pas besoin d'avoir peur devant la mondialisation". Les deux dirigeants ont aussi affiché leurs convergences de vues sur le dossier nucléaire iranien, privilégiant une réponse graduée. " Les prochaines étapes sont clairement balisées" et " il s'agit de mettre en oeuvre tous les moyens diplomatiques", a dit la chancelière avant une réunion cruciale de l'AIEA le 2 février à Vienne. M. Chirac a défendu la doctrine française sur la force de frappe face aux Etats menaçant d'utiliser le terrorisme, qui " ne doit inquiéter personne le moins du monde en Allemagne". Mme Merkel a dit n'y voir " aucune matière à critique". LA NOTE DISCORDANTE La seule note discordante a été la baisse à 5,5 5 % de la TVA( contre 19, 6 % actuellement) dans la restauration demandée par Paris, une promesse de campagne du candidat Chirac en 2002. " Cela représente pour nous en Allemagne d'énormes problèmes", a dit la chancelière, qui a cependant souhaité que la" porte ne se ferme pas" à Bruxelles sur ce dossier jugé"essentiel" par M. Chirac. La chancelière prévoit de relever dès l'an prochain le taux général de TVA de 16 % à 19 % en Allemagne. M. Chirac a émis le souhait qu'" il n'y ait pas un rejet définitif de la demande française" lors de la réunion, ce mardi, des ministres des finances de l'UE. A la fin de la conférence de presse, Mme Merkel s'est dite satisfaite d'" un lieu idéal, d'une excellente réunion", et se réjouir de" la perspective d'un bon dîner". Ce sommet était le troisième entre M. Chirac et Mme Merkel. Auparavant, ils avaient célébré les liens historiques anciens entre la Saxe d'Auguste II le Fort et la France de Louis XIV, en inaugurant dans le cadre fastueux du château de Versailles l'exposition" Splendeurs de la cour de Saxe".
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§ <MOIS=" 200601"><JOUR=" 20060124"><HEURE="2006012408"> La chancelière Angela Merkel et le président Jacques Chirac se sont efforcés, lundi 23 janvier, de dissiper l'impression de relâchement dans le tandem franço-allemand, tout en admettant leur désaccord sur la demande française de baisse de la TVA dans la restauration. Avant un dîner de travail à Versailles, les deux dirigeants ont répété qu'ils voulaient préparer ensemble les sommets européens de mars consacré aux questions économiques et de juin dédié à la relance des institutions européennes. M^me Merkel a fait état d'un " haut degré d'accord" dans l'analyse des situations. La chancelière a repris à son compte les idées du premier ministre Dominique de Villepin mercredi dernier à Berlin, affirmant croire elle aussi que" l'Europe des citoyens doit être une Europe des projets concrets". Les deux dirigeants ont demandé à chaque ministre de leurs gouvernements de préparer des projets qui seront examinés au conseil franco-allemand du 14 mars à Berlin. " Si la France et l'Allemagne ne sont pas le moteur, l'Europe n'avance pas", a constaté M^me Merkel. "J J'ai proposé d'ores et déjà d'étudier l'amélioration du fonctionnement des institutions dans le cadre des traités existants: sécurité intérieure, justice, action extérieure, défense et meilleure assocation des parlements nationaux aux décisions européennes", a rappelé, pour sa part, M. Chirac. LES CONVERGENCES DE VUES Ils n'ont pas expliqué comment ils comptaient surmonter leurs divergences de fond: alors que Paris ne veut garder que certaines dispositions du traité constitutionnel, Berlin souhaite sauver ce texte déjà ratifié par treize pays dont l'Allemagne. Faisant un plaidoyer pour" l'économie sociale de marché", M^me Merkel, considérée avant son accession au pouvoir le 22 novembre 2005 comme une libérale pure et dure, a souligné que la France et l'Allemagne recherchaient" une position commune" sur la directive Bolkestein sur les services, " pour faire comprendre aux Européens qu'ils n'ont pas besoin d'avoir peur devant la mondialisation". Les deux dirigeants ont aussi affiché leurs convergences de vues sur le dossier nucléaire iranien, privilégiant une réponse graduée. " Les prochaines étapes sont clairement balisées" et " il s'agit de mettre en uvre tous les moyens diplomatiques", a dit la chancelière avant une réunion cruciale de l'AIEA le 2 février à Vienne. M. Chirac a défendu la doctrine française sur la force de frappe face aux Etats menaçant d'utiliser le terrorisme, qui " ne doit inquiéter personne le moins du monde en Allemagne". M^me Merkel a dit n'y voir " aucune matière à critique". LA NOTE DISCORDANTE La seule note discordante a été la baisse à 5,5 5 % de la TVA( contre 19, 6 % actuellement) dans la restauration demandée par Paris, une promesse de campagne du candidat Chirac en 2002. " Cela représente pour nous en Allemagne d'énormes problèmes", a dit la chancelière, qui a cependant souhaité que la" porte ne se ferme pas" à Bruxelles sur ce dossier jugé"essentiel" par M. Chirac. La chancelière prévoit de relever dès l'an prochain le taux général de TVA de 16 % à 19 % en Allemagne. M. Chirac a émis le souhait qu'" il n'y ait pas un rejet définitif de la demande française" lors de la réunion, ce mardi, des ministres des finances de l'UE. A la fin de la conférence de presse, M^me Merkel s'est dite satisfaite d'" un lieu idéal, d'une excellente réunion", et se réjouir de" la perspective d'un bon dîner". Ce sommet était le troisième entre M. Chirac et M^me Merkel. Auparavant, ils avaient célébré les liens historiques anciens entre la Saxe d'Auguste II le Fort et la France de Louis XIV, en inaugurant dans le cadre fastueux du château de Versailles l'exposition" Splendeurs de la cour de Saxe".
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