§ <MOIS="200602"><JOUR="20060228"><HEURE="2006022814"> La nouvelle tombe mal pour le premier ministre. Pour la première fois depuis neuf mois, et depuis qu'il a pris ses fonctions à Matignon en juin, Dominique de Villepin affronte une augmentation du nombre de chômeurs: 16 300 de plus, à la fin du mois de janvier, selon les chiffres publiés, mardi 28 février, par le ministère de l'emploi. Cela porte à 2 326 900 le nombre global de demandeurs d'emploi immédiatement disponibles et recherchant un CDI à temps plein. En janvier, le taux de chômage s'établit à 9, 6 %, contre 9, 5 % en décembre 2005, soit une hausse de 0, 7 %. A une semaine de la mobilisation du 7 mars, organisée par les syndicats, les organisations étudiantes et lycéennes contre le contrat première embauche (CPE), fleuron de la deuxième phase du plan pour l'emploi du premier ministre, ce mauvais résultat semble infirmer les déclarations optimistes sur la "baisse continue du chômage depuis neuf mois". Il est trop tôt pour savoir s'il s'agit d'un retournement de tendance ou d'une simple "hausse ponctuelle" ainsi que l'indique le ministre de l'emploi, Jean-Louis Borloo, qui préfère souligner les "éléments conjoncturels positifs". Principal souci du gouvernement, le nombre des moins de 25 ans inscrits à l'ANPE continue de diminuer, (-0,6 % en janvier, -5,9 % sur un an) mais cette baisse est deux fois moins forte que lors des mois précédents. Le taux de chômage des jeunes qui ne poursuivent pas d'études (22,8 %) reste beaucoup plus élevé que pour les autres tranches d'âge. Cette performance décevante s'expliquerait, selon la direction de l'ANPE, par un nombre important d'inscriptions de jeunes des zones urbaines sensibles, 26 000 sur les 70 000 reçus par l'agence. Au ministère, on tient à souligner la "montée en puissance" des dispositifs destinés aux jeunes. " En janvier, on a dénombré 49 064 entrées supplémentaires de jeunes via les contrats d'apprentissage et contrats de professionnalisation", explique-t-on Rue de Grenelle, soit une augmentation de 20 % par rapport à janvier 2005. Les chiffres de janvier révèlent une augmentation des chômeurs de longue durée, en particulier ceux dont l'ancienneté est de 2 à 3 ans, à la différence des mois précédents. Si les inscriptions dues à un licenciement économique diminuent (-11,8 %), les fins de contrat à durée déterminée et d'intérim progressent fortement, alors qu'elles étaient en baisse ces derniers mois. Le ministère de l'emploi y voit les effets de la rupture de ces contrats et leur remplacement par le contrat nouvelles embauches (CNE) mis en place en septembre. Enfin, les "absences au contrôle" augmentent par rapport à décembre, et les "radiations administratives", elles, diminuent. Pour Nicolas Bouzou, directeur des études économiques du cabinet Xerfi, la hausse du chômage en janvier vient rappeler la fragilité du reflux depuis un an. "La très lente montée en puissance des créations de postes dans les services fait problème aujourd'hui en France", explique-t-il. A plus long terme, il convient aussi d'être prudent, en particulier sur le chômage des jeunes. Celui-ci risque d'être un mal récurrent en dépit des vagues massives de départs à la retraite prévisibles au moins jusqu'en 2015. Poursuivant les travaux du Commissariat général au plan (Le Monde du 9 décembre 2005), la direction de l'évaluation et de la prospective (DEP), organisme d'études du ministère de l'éducation nationale, considère que le nombre des emplois disponibles sera inférieur de 100 000 à celui des jeunes entrant sur le marché du travail. Les chercheurs de la DEP assortissent leur analyse de prudentes réserves sur l'évolution de la situation économique. "La situation des sortants du système éducatif sera difficile", estiment-ils, sauf à parier sur un taux de croissance constant de 3 % par an au lieu de 2 % qui sert de base à l'évaluation. Soucieuse d'anticiper les besoins de formation de la prochaine décennie, la DEP fait le pari que les besoins de recrutement des jeunes vont persister dans certains secteurs d'activité et que les meilleures occasions se présenteront pour les plus diplômés. La proportion de jeunes à recruter avec un niveau de formation supérieur au bac passerait de 42 % en 2003 à 46 % en 2015. Ils auront d'autant plus de débouchés qu'ils s'orienteront vers la recherche, l'enseignement, l'informatique, la banque, les professions juridiques ainsi que la fonction publique La concurrence sera plus rude dans les emplois de moindre qualification, où les jeunes vont se retrouver face aux chômeurs et aux femmes en reprise d'activité. Pour autant, les besoins de recrutement de jeunes devraient rester importants dans le bâtiment, la mécanique, les services à la personne, comme l'hôtellerie, la restauration et l'alimentation.
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§ <MOIS="200603"><JOUR="20060302"><HEURE="2006030218"> La nouvelle tombe mal pour le premier ministre. Pour la première fois depuis neuf mois, et depuis qu'il a pris ses fonctions à Matignon en juin, Dominique de Villepin affronte une augmentation du nombre de chômeurs: 16 300 de plus, à la fin du mois de janvier, selon les chiffres publiés, mardi 28 février, par le ministère de l'emploi. Cela porte à 2 326 900 le nombre global de demandeurs d'emploi immédiatement disponibles et recherchant un CDI à temps plein. En janvier, le taux de chômage s'établit à 9, 6 %, contre 9, 5 % en décembre 2005, soit une hausse de 0, 7 %.
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