§ <MOIS=" 200602"><JOUR=" 20060226"><HEURE="2006022618"> Suez et Gaz de France, dont le gouvernement a précipité la fusion pour éviter le rachat d'un fleuron du capitalisme français, tentaient de fixer, dimanche 26 février, les modalités d'une opération qui donnera naissance à un géant français et européen de l'énergie. Les modalités de cette fusion commencent à se préciser: c'est Gaz de France qui pourrait être juridiquement" l'entité absorbante" de Suez, affirmait dimanche une source proche du dossier. Les deux groupes ne confirment aucune information et tentent de calmer les rumeurs. " Les modalités techniques de la fusion sont en cours de finalisation. Toute communication aujourd'hui sur ce sujet est prématurée", soulignent-ils dans une déclaration commune. Le premier ministre dominique de Villepin a annoncé samedi le mariage entre les deux français, cinq jours après que le groupe italien d'électricité Enel se fut déclaré intéressé par Suez. La fusion donnera naissance à l'un des "tout premiers groupes mondiaux de l'énergie, notamment dans le gaz", a-t-il affirmé. Le mariage entre Suez, cinquième électricien et sixième groupe gazier en Europe, et Gaz de France, deuxième opérateur gazier européen, pèsera plus de 70 milliards d'euros en Bourse, juste derrière EDF, premier groupe énergétique européen avec une capitalisation de 80 milliards d'euros. A l'Agence des participations de l'Etat (APE) comme au sein des deux entreprises, les équipes s'activaient dimanche pour définir les grands axes de la fusion. Reste à savoir combien gardera l'Etat français, qui détient 80,2% de GDF mais dont la part descendra mécaniquement après la fusion, et selon toute vraisemblance sous la barre des 50% du capital du nouvel ensemble. PRIVATISATION ACCÉLÉRÉE DE GDF Un autre dimension a été peu abordée part le gouvernement : la fusion entre les deux groupes implique aussi la privatisation du groupe public, une option risquée socialement et jusqu'alors catégoriquement écartée. La fusion annoncée pose "la question de l'accélération de la privatisation de GDF", a souligné le président de la Commission des Finances du Sénat Jean Arthuis (UDF), égratignant au passage une pratique d'"économie administrée". Car le gouvernement l'avait promis : conformément à la loi adoptée en 2004, l'Etat ne devait pas descendre sous 70% du capital du groupe gazier. Or la fusion entre GDF, détenu à 80,2% par l'Etat, et Suez, groupe privé de taille supérieure, se traduira mécaniquement par une baisse de la part de l'Etat dans le nouvel ensemble Suez-GDF sous les 50%, en d'autres termes une privatisation de GDF, sauf improbable nationalisation de Suez. Le Parlement sera donc saisi "dans les plus brefs délais" pour modifier la loi, a déclaré samedi Dominique de Villepin. Jusqu'où l'Etat descendra-t-il ? Le gouvernement ne l'a pas encore précisé, mais Thierry Breton a assuré dans un entretien au Journal du Dimanche que la participation de l'Etat "ne serait en aucun cas inférieure à la minorité de blocage, soit 34%". Côté syndical, l'amertume est palpable. "Il y a deux ans, lorsque la loi avait été votée au Parlement sur l'ouverture du capital de GDF, il y avait eu des garanties du ministre de l'Economie de l'époque, Nicolas Sarkozy, sur la participation de l'Etat, qui ne descendrait pas en-dessous de 70%. Deux ans après, on remet en cause cet engagement", a déploré Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière. Conscient du risque de tempête sociale, le gouvernement va recevoir lundi matin les syndicats. Et il devra aussi prouver que privatisation ne rime pas forcément avec hausse des tarifs. En échange de son feu vert à une alliance avec Suez, Gaz de France aurait en effet demandé une carte blanche au gouvernement pour avoir la maîtrise de ses évolutions tarifaires, indiquait une source proche du dossier.
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§ <MOIS=" 200602"><JOUR=" 20060226"><HEURE="2006022619"> Suez et Gaz de France, dont le gouvernement a précipité la fusion pour éviter le rachat d'un fleuron du capitalisme français, tentaient de fixer, dimanche 26 février, les modalités d'une opération qui donnera naissance à un géant français et européen de l'énergie. Les modalités de cette fusion commencent à se préciser: c'est Gaz de France qui pourrait être juridiquement" l'entité absorbante" de Suez, affirmait dimanche une source proche du dossier. Les deux groupes ne confirment aucune information et tentent de calmer les rumeurs. " Les modalités techniques de la fusion sont en cours de finalisation. Toute communication aujourd'hui sur ce sujet est prématurée", soulignent-ils dans une déclaration commune.
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