Voici un tableau comportant quelques exemples d'échanges avec Elizia. Ceux-ci ont été choisis dans le but de montrer que les réponses de cet agent conversationnel ne sont pas toujours en relation avec les questions posées.

-  La réponse apportée par Elizia n’a pas de lien avec la déclaration de l’interlocuteur, car le fait d’être amoureux de quelqu’un n’a pas de rapport avec le fait que la famille soit importante pour l’individu.

-  Lorsque l’interlocuteur pose la question « Qu'est ce qu'un contre transfert ? », Elizia répond de manière incohérente car elle s’appuie sur le mot clé « transfert », que l’on retrouve dans le thème de la famille. On constate que lorsqu’elle ne connaît pas un mot clé, Elizia a tendance à changer de sujet. Par exemple, je lui ai posé la question « Qu'est ce que l'ethnocentrisme ? » et elle m’a répondu « Est-ce que cette question vous intéresse ? », le terme « ethnocentrisme » n’étant surement pas présent dans son répertoire. De plus, elle répond généralement aux interrogations par une question.

-  Le problème est semblable quand l’interlocuteur demande à Elizia si elle ne sait pas créer, car la réponse de celle-ci est en rapport avec l’avenir et n’a de ce fait aucun lien avec la question posée ; là encore, elle se base sur un mot clé qui est « créer ».

-  La réponse qu’elle donne lorsqu’on lui dit « exact je vais y aller salut » est totalement inappropriée : l’interlocuteur lui dit qu’il va se retirer et Elizia lui dit bonjour, ce qui montre que le sens n’est absolument pas pris en compte dans la réponse donnée.

-  Enfin, le dernier exemple présente également un contresens étant donné que l’interlocuteur demande à Elizia si elle se moque de lui et que celle-ci réagit comme s’il se divertissait, le terme moquait entrant dans le cas « Des rires ».

 
            Les réponses d’Elizia ne sont donc pas toujours pertinentes, ce qui prouve qu’il ne s’agit pas d’un être humain : en effet, il n’y a parfois aucun rapport entre la question posée et la réponse apportée (mais cela a l’avantage de faire rire !!). Ces divers exemples révèlent que le système basé sur la reconnaissance des mots clé est assez peu fiable dans la mesure où il ne prend pas en compte l’aspect syntaxique de la phrase, qui permettrait d’en déduire le sens. D’autre part, cet agent conversationnel ne prend pas en compte la polysémie, ce qui peut donner lieu à des contresens. En voici un exemple :

Hier la souris a disparu ! - Il existe une euphorie du mal.

            Ici « souris » est un terme polysémique, c’est-à-dire qu’il possède plusieurs sens. En effet, lorsqu’il est question d’un nom, il peut s’agir d’un petit rongeur, mais aussi de l’extrémité du gigot ou encore de l’appareil manuel de commande permettant de désigner et d'influer sur une zone de l'écran. Le sens de la phrase proposée ci-dessus amène à penser qu’il s’agirait plutôt de l’animal. La réponse d’Elizia apparaît dans le thème de la joie, le mot souris renvoie donc au verbe sourire, ce qui n’est pas du tout cohérent par rapport à la phrase « Hier la souris a disparu ! ». Cet exemple est révélateur du fait qu’une analyse syntaxique serait la bienvenue au moins pour connaître la catégorie du mot, mais aussi que la polysémie ne pourra jamais assurer la fiabilité des réponses d’Elizia.