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Rugby  : l'Irlande a enfin l'occasion de se racheter face à l'Argentine

Comme en 1999, le vainqueur ira en quarts

Sydney de notre envoyé spécial

A la première lecture, on pense tout de suite à une erreur, une faute de frappe ou un mauvais calcul. Au classement mondial de l'International Rugby Board (IRB), l'Irlande occupait à la veille de la Coupe du monde une flatteuse 3e  place, derrière l'Angleterre et la Nouvelle-Zélande, mais devant l'Australie, la France et l'Afrique du Sud.

Troisième, ce pays de 3  millions d'habitants, dont 53  500  joueurs de rugby, victorieux d'un seul grand chelem dans le Tournoi en 1948  ? Impossible. L'Irlande a simplement gagné 14 de ses 16 derniers matches, depuis septembre  2002, et a terminé à la 2e place du Tournoi 2003, juste derrière l'Angleterre, qui l'a privée du grand chelem à Dublin lors de la dernière journée. "On y a cru, se souvient Eddie O'Sullivan, l'entraîneur irlandais. Mes joueurs ont terminé la compétition en se disant qu'ils pouvaient désormais jouer parmi les grands."

Depuis, l'Irlande n'a plus qu'une idée en tête  : s'inviter dans le dernier carré de la Coupe du monde. Le pays avait accroché un strapontin pour les quarts de finale de l'épreuve en 1987, 1991 et 1995, s'inclinant les deux premières fois face à l'Australie, puis contre les Français. En 1999 à Lens, ses joueurs ont commis l'irréparable  : une défaite face à l'Argentine (24-28), dans un match de barrage pour une place en quarts de finale. Vainqueurs, les Irlandais auraient retrouvé la France à Dublin. Battus, ils ont quitté la compétition en se jurant d'y avoir une revanche.

L'heure du rachat a sonné. Elle s'est choisi un dimanche, le 26  octobre, et un lieu isolé, l'Oval d'Adélaïde. Irlandais et Argentins s'y retrouveront avec, comme enjeu, une place pour la suite de la compétition, et la perspective, sauf surprise, d'y affronter la France. "Le match le plus important de ma carrière", prévient Alan Quinlan, le troisième-ligne irlandais. Avant de corriger  : "Mais ma carrière n'est pas très longue. Je n'ai commencé à jouer sérieusement au rugby qu'à l'âge de 25 ans."

LES PROGRÈS DE L'ARGENTINE

Ancien centre dans l'équipe du Munster, le sélectionneur Eddie O'Sullivan s'est employé sans relâche, ces derniers jours, à éloigner de ses troupes les mauvais esprits et les paroles déplacées, avec une attention toute particulière pour les prédictions d'un match revanche. "Tout le monde nous parle encore de notre défaite à Lens, mais c'était quatre ans en arrière, s'emporte-t-il. Je n'y étais même pas. Et beaucoup de mes joueurs ne portaient pas encore le maillot national. Les choses ont beaucoup changé, depuis cette époque. L'Argentine est incontestablement l'équipe ayant réalisé le plus de progrès dans le rugby mondial. Et nous sommes, nous aussi, largement meilleurs. Alors oublions le passé. Mais il n'est pas interdit de se souvenir du match disputé le 23  novembre 2002, où nous avions battu ces Argentins  !"

A l'heure des derniers entraînements, joueurs et entraîneurs irlandais se sont penchés au plus près de la pelouse, avec l'espoir d'y dénicher les clefs de la rencontre. Le capitaine Keith Wood s'en est relevé le premier. "Il faut s'attendre à un match physique, mais je le vois très correct", a-t-il annoncé.

Eddie O'Sullivan prédit lui aussi une rencontre plus engagée qu'à l'accoutumée. "Les Argentins vont se montrer très agressifs dans la mêlée et dans les plaquages, dit-il. Ce sera un vrai combat, à proscrire aux spectateurs pourvus d'un cœur trop faible.  Et j'attends de mes joueurs qu'ils mordent dans le match comme des chiens fous dans une boucherie  !"

Pour répondre à la puissance physique des Pumas, Eddie O'Sullivan a donc décidé d'ajouter "  de la masse et du muscle" en troisième ligne, en installant Victor Costello (1,98  m pour 116  kg) à la place d'Eric Miller en numéro  8, entre Alan Quinlan et Simon Easterby.

Alain Mercier



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