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L'Assemblée a approuvé l'indexation des pensions sur les prix et la possibilité de racheter des annuités correspondant à des années d'études  ; le débat pourrait aller jusqu'au 1er  juillet

"à chaque jour suffit sa peine."Jeudi 26  juin, après avoir levé la séance à minuit cinq, le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, a préféré rester sur sa réserve quant à la date de fin du débat sur la réforme des retraites. "On peut logiquement penser que ce sera fini mardi -1er  juillet-", avait avancé, plus tôt dans la journée, Bernard Accoyer, rapporteur (UMP) du projet de loi, qui est aussi vice-président du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale. "Mais cela dépendra de l'attitude de l'opposition", a-t-il nuancé.

Dans ce domaine, la "méthode Debré" semble porter ses fruits  : "laisser le temps au débat", quitte à voir l'opposition le faire durer - il faudra bien qu'elle s'arrête. Mercredi, comme ils l'avaient esquissé la veille après négociation avec M.  Debré, les députés du PCF ont modéré le recours aux artifices de procédure - rappels au règlement, demandes de scrutins publics. "On est revenu au débat", a admis le président du groupe communiste, Alain Bocquet, se félicitant du travail de résistance déjà accompli  : "On s'est bien battu. Notre objectif était de tenir jusqu'à la fin de la session ordinaire. Le mouvement social, le monde du travail ont vu que nous faisons barrage au gouvernement."

Le comportement des communistes, que le président du groupe UMP, Jacques Barrot, avait accusés, mardi, de passer "du retardement à l'obstruction", avait commencé à irriter dans les rangs de la majorité. Au point que les critiques se sont fait jour contre la conduite des débats par M.  Debré. Mercredi matin, le président de l'Assemblée nationale a cependant reçu un renfort de poids  : Jean-Pierre Raffarin est venu l'assurer de son soutien, au cours d'une réunion à laquelle participait aussi M.  Barrot. "On ne va pas changer de pied comme ça", a expliqué M.  Barrot, soulignant que "le pari de M.  Debré, du gouvernement et le -sien- aussi, est un pari de confiance envers les présidents de groupe". Au terme de la séance de jeudi, M.  Debré a constaté  : "Ça marche bien."

Six articles (19, 20, 21, 22, 23 et 24) ont été adoptés  : ils prévoient l'indexation des pensions sur les prix  ; la possibilité de racheter trois années d'assurance correspondant à trois ans d'études  ; celle de cumuler un temps partiel et une fraction de pension pour inciter à la retraite progressive  ; la création d'un nouveau système de pensions pour les veufs et les veuves.

TRACTATIONS DANS LA NUIT

Des amendements du gouvernement ont aussi été adoptés pour valoriser les annuités des femmes ayant élevé au moins un enfant et des parents d'enfants handicapés. Mais M.  Bocquet a demandé, juste avant minuit, une vérification du quorum, qui a provoqué l'interruption de la séance. Les tractations ont alors repris dans la nuit avec M.  Debré.

Le texte comptant 81 articles, l'ordre du jour de l'Assemblée a été modifié afin de pouvoir poursuivre son examen. Des séances ont été rajoutées vendredi  27, samedi  28 et lundi 30  juin, dernier jour de la session ordinaire du Parlement. Mercredi, au cours de la réunion du groupe UMP, M.  Barrot a demandé à MM.  Raffarin et Debré de retirer celle du samedi. "Le dernier samedi de juin, les élus ont toujours plein d'engagements", a-t-il fait valoir. "On verra ça jeudi", a répondu M.  Debré.

Samedi, c'est aussi le jour où le PS tiendra son conseil national, dans une salle de l'Assemblée. L'UMP redoute que cela ne prive l'Hémicycle des effectifs nécessaires au débat. Les socialistes, eux, devraient mettre à profit cette journée pour déposer une motion de censure. "C'est envisagé, mais pas acté", assurait l'entourage du premier secrétaire, François Hollande. Cette motion, qui viserait l'ensemble de la politique du gouvernement, serait examinée après la fin du débat sur les retraites.

Philippe Le Cœur



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