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  Un projet de barrage en Haute-Garonne nourrit la polémique
  Colloques, pique-niques et randonnées... les écologistes mobilisent
Colloques, pique-niques et randonnées... les écologistes mobilisent

Auch (gers) de notre correspondant

Dans le canton de Riscle (Gers), c'était le grand jour de la fête des fleurs, organisée traditionnellement le jeudi de l'Ascension. Du coup, l'opération symbolique des écologistes sur une retenue d'eau de la rivière Adour, du côté de Corneillan, est presque passée inaperçue. Il s'agissait pourtant de l'une des "manifestations festives et revendicatives" organisée pendant les quatre jours de ce long week-end dans le périmètre du bassin Adour-Garonne par deux collectifs, Adour Eau transparente et S.-Eau-S. Garonne. "Pour protester contre la politique du tout-barrage qui se poursuit", explique Jean-François Hamon, l'un des animateurs de ces collectifs réunis sous la bannière "En marche pour l'eau vivante".

Ceux-ci ont prévu d'organiser, près de Charlas, dans la vallée de la Nère, un pique-nique accompagné de débats, le samedi 22  mai. Le même jour, un colloque sur "la démocratie de l'eau" est programmé à Pau, avec la participation de Danielle Mitterrand, responsable de l'Association pour le contrat mondial de l'eau (ACME).

Entre repas bio, soirées culturelles et festives, projections de films et randonnées cyclistes le long de l'Adour, les animateurs attendent surtout des retombées médiatiques sur les départements des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées et du Gers.

"ILLÉGAL"

Leur programme inclut aussi des "interventions sur les barrages", même si celui de Corneillan, choisi pour la manifestation de jeudi soir, aux confins du Gers et des Landes, a pu apparaître comme une cible modeste. Sauf que, précisément, cet ouvrage est, selon les écologistes, révélateur des dérives du système. "  C'est un barrage illégal édifié il y a quinze ans, sans autorisation administrative", affirme ainsi M.  Hamon.

L'affaire a d'ailleurs été plaidée récemment devant le tribunal d'Auch, mais les parties civiles ont été déboutées et le syndicat intercommunal d'adduction d'eau potable de Viella, maître d'ouvrage, a été relaxé. Ce qui n'étonne pas Gilles Galabert, 83  ans, ancien conseiller général socialiste, qui passe pour un sage dans le canton  : "A l'époque, le temps pressait. La retenue a été faite pour assurer l'adduction d'eau d'une dizaine de communes. La situation serait beaucoup plus grave si ce bassin n'existait pas. Imaginez donc ce qu'il adviendrait avec un nouvel été de canicule...", explique-t-il. Mais M.  Galabert en convient  : "Les pêcheurs râlent. Il n'y a pas de passe à poissons pour leur permettre de remonter le courant."

Gérard Onesta, tête de liste des Verts pour la région Sud-Ouest aux élections européennes, était présent, jeudi soir, sur le barrage, accompagné de militants venus de départements voisins. Du coup, l'opération a paru un peu parachutée aux yeux des autochtones.

Daniel Hourquebie



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