Après les champions du monde, les champions d'Europe. Deux jours après sa victoire (74-71) inattendue sur les Serbes, mardi 20 septembre, à Novi Sad, en match de barrage du championnat d'Europe, l'équipe de France de basket-ball doit retrouver les Lituaniens, champions d'Europe en titre, jeudi 22 septembre, à Belgrade, pour une place en demi-finales de la compétition. Un succès contre les Baltes permettrait aux joueurs de Claude Bergeaud d'atteindre à coup sûr leur objectif, une qualification pour le Mondial 2006, réservé aux six premiers du championnat d'Europe.
" C'est un exploit", se félicite Claude Bergeaud, l'entraîneur des Bleus. En effet, contre la Serbie-et-Monténégro, les Français, sans inspiration en phase préliminaire (une victoire difficile sur la Bosnie et deux défaites face à la Grèce et à la Slovénie), ont surpris jusqu'à leur coach : " Cette équipe, je dois avouer que je ne la connais pas encore totalement, souligne-t-il. Elle est si jeune et si fraîche. Mais la peur d'être largement dominés nous a aidés à rester solidaires. Comme un boxeur, nous n'avons jamais baissé la garde."
Ce succès historique a pourtant été long à se dessiner, puisque, en optant pour une stratégie risquée en défense - une zone -, les Bleus se sont exposés à l'adresse extérieure des Serbes, spécialistes du tir à trois points et larges vainqueurs des Français, le 2 septembre, en match amical (99-72). Après quinze minutes, l'équipe de France était d'ailleurs au bord du K.-O. (22-36).
Mais la star de l'équipe, Tony Parker, laissée sur le banc des remplaçants durant le premier quart-temps, a retrouvé comme par enchantement un niveau de jeu proche de ses habitudes - six points consécutifs - et a permis à ses coéquipiers de revenir dans le match et d'y rester. " Je suis heureux pour Tony, sourit Claude Bergeaud. Sa réaction est hyperpositive. Et ça va mettre de la pression sur les adversaires, car Tony Parker est de retour !"
Grâce à un panier de Boris Diaw, le meilleur Français depuis le début du tournoi, mis en position idéale par Tony Parker, les Bleus ont pris pour de bon l'ascendant sur les Serbes à sept minutes de la fin du match (63-58). Ils ont contrôlé la suite avec sang-froid. Au terme d'une rencontre où les responsabilités ont été très réparties, contrairement aux sorties précédentes, l'entraîneur a insisté pour que ses troupes gardent " la tête froide", mais l'appétit de Tony Parker, auteur de 13 points et de 3 passes décisives, est revenu : " Si on retrouve notre jeu comme ça, on peut faire un malheur", prévient le meneur français.
En quarts de finale de l'Euro, les Bleus, qui ne se sont plus qualifiés pour un championnat du monde depuis 1986, sont confrontés à un autre défi d'importance puisque les Lituaniens, certes privés de plusieurs acteurs majeurs de leur titre européen de 2003, restent sur trois victoires en trois matches au tour préliminaire de l'Euro. " C'est un adversaire terrible", prévient Claude Bergeaud, qui se souvient que la Lituanie avait battu la France en demi-finales de l'Euro 2003. " Il faut que nous ayons peur d'eux, assure-t-il. Et que nous n'oubliions pas où nous en étions il y a seulement deux jours. On repart à zéro et je suis incapable de savoir comment mon équipe va réagir."
Fabien Friconnet
