Pour se qualifier pour les quarts de finale du championnat d'Europe de basket-ball, l'équipe de France n'a désormais plus d'autre choix que de battre la Serbie-et-Monténégro devant son public, mardi 20 septembre, à Novi Sad, à 20 h 30. " Nous sommes condamnés à l'exploit", résume Claude Bergeaud, l'entraîneur des Bleus. La Serbie-et-Monténégro, trois fois championne d'Europe et deux fois championne du monde au cours de ces dix dernières années, apparaît en effet comme un obstacle insurmontable pour une équipe de France poussive.
Dimanche 18 septembre, face à la Slovénie, les joueurs de Claude Bergeaud se sont inclinés (58-68) pour la deuxième fois en trois matches (défaite contre la Grèce et victoire contre la Bosnie-Herzégovine), n'obtenant que la troisième place du groupe C. Son futur adversaire, la Serbie-et-Monténégro, a terminé deuxième du groupe D, derrière l'Espagne.
Le talent des Serbes semble les mettre hors de portée. Question physique, ils ont également des arguments : les hôtes de la compétition comptent six joueurs au-delà des 2,07 m (contre un seul pour la France). " Je ne nous vois pas gagner à Novi Sad contre eux", confessait Claude Bergeaud samedi.
Dimanche, l'entraîneur des Bleus faisait montre de plus d'espoir. " Aujourd'hui, je me dis : pourquoi pas ? Nous n'avons rien à perdre. Ils sont les favoris, ils sont chez eux, ils sont très forts. On ne peut prévoir que du bonheur, à condition de bien jouer. Si on joue bien, on aura ce qu'on mérite. Alors tâchons d'être à la hauteur de l'événement."
Théoriquement fournie en attaquants, la France a, en ce début de championnat d'Europe, produit un jeu d'une inquiétante stérilité, affichant même un taux de réussite inférieur à 50 % aux lancers francs. Ce constat est aggravé par la blessure au genou droit de l'arrière Mickaël Piétrus, valeur montante du championnat nord-américain, incertain pour le match de barrage contre la Serbie-et-Monténégro. En outre, Tony Parker, la star de l'équipe, joue actuellement un très mauvais basket.
Sommé par son club, les San Antonio Spurs, champions des Etats-Unis, de modérer ses efforts en début de préparation après une saison américaine épuisante, puis affaibli par une contracture au mollet, il déçoit. Tony Parker affiche une moyenne de 4,7 points, à 21 % de réussite aux tirs. " Il n'est tout simplement pas en état de disputer un championnat d'Europe", avoue crûment l'entraîneur des Bleus. " Ça ne peut pas être pire", constate, quant à lui, le meneur de jeu des Bleus.
Fabien Friconnet