Lundi 14 octobre 1918
le régiment relève le 408e régiment dans le secteur de Vouziers
Les vieux briscards survivants des premiers combats se souviennent bien
de ce secteur. En 14 talonnés par les boches pendant la grande retraite,
ils y avaient souffert de tous les maux. Changement de décor, aujourd'hui
14 octobre 1918 il fait beau et la marche prend des allures de défilé
de la victoire.
Un bataillon se tient en position entre la ferme de la Folie
et la ferme Bagot qui se situe en bordure des prairies longeant l'Aisne.
Une compagnie en ligne assure la liaison entre 134e et la 127e
division les autres sont au bivouac près de la ferme Bailla.
Les deux autres bataillons du régiment sont installés légèrement
en retrait à trois kilomètres de Vouziers sur la route de St-Marie-
Vouziers, dans les bivouacs de Blaise et Sugny ou les tirs de harcèlement
des Boches y font quelques blessés.
Le 3e bataillon se met en marche pour relever un bataillon
du 65e en première ligne.
Jeudi 17 octobre 1918, Suivant les ordres, le régiment se prépare
à attaquer les hauteurs de la rive droite de l'Aisne où se tapissent
les Allemands mais au dernier moment, pour des raisons techniques, l'attaque
est reportée.
Pendant la nuit, le génie, aidé des pionniers du 63e, sont
arrivés après un travail acharné et sans se faire repérer par les Allemands
à lancer quatre passerelles dans une boucle de l 'Aisne. Vendredi 18
octobre 1918, le 63e soutenu sur sa droite par un régiment de la 125e
D.I. et sur sa gauche par le 100e RI, à pour mission de conquérir, la
crête jalonnée par Chestres, le groupe 165 et la Crète à l'ouest de
Chamiot.
5h15 la 5e et la 6e compagnie se lancent à l'attaque protégées
par un épais brouillard et soutenues par l'artillerie qui pilonne les
crêtes avec largesse.
Les troupes d'assaut arrivent sans perte jusqu'à un réseau
de barbelés, le cisaille et se jettent sur la première ligne sous les
rafales des mitrailleuses boches qui ont fini par se réveiller Les crêtes
sont fortement défendues et pourvues de nombreux abris bétonnés, un
violent corps a corps s'engage les Allemands surpris par la vigueur
de l'attaque se font déborder, une partie des défenseurs se fait tuer
sur place, l'autre s'enfuit en courant, leur artillerie, gênée par le
brouillard ne peut les soutenir avec efficacité.
Une fois la tranchée nettoyée de ses défenseurs les deux compagnies
du 63e se regroupent et en petites colonnes se lancent à l'assaut de
deux objectifs différents. La 6e compagnie se rue sur la ferme de la
Pardonne, l'enlève sans coup férir, fait une quarantaine de prisonniers
et, sans souffler repart aussitôt à l'assaut de la briqueterie qui se
trouve à 400 mètres au nord, bouscule encore une fois les défenses puis
se retranche dans les tranchées dominant le ravin de la Sorne.
La
5e
quant
à
elle,
sous
le
tir
de
barrage
des
mitrailleuses
s'avance
dans
la
direction
de
la
Croix-Darcq,
puis
la
7e
compagnie
envoyée
en
soutien
se
porte
en
couverture
entre
la
rivière
et
le
chemin
qui
vont
de
Chestres
à
Falaise
elle
doit
protéger
la
droite
du
bataillon.
6h50,
le
premier
objectif
est
atteint
sans
trop
de
casse.
Les prisonniers Boches sont envoyés à Vouziers où le colonel
a installé sont PC à l'intérieur du palais de justice.