Championne d'Europe en titre, la France devra batailler dur pour conserver son statut lors de l'Euro 2004, qui débutera le 12  juin au Portugal. Car, à une ou deux exceptions près (Belgique, Turquie), les meilleures sélections seront toutes présentes en phase finale. Les résultats des barrages, dont les matches retour se sont disputés mercredi 19  novembre, ont en effet propulsé au Portugal certains poids lourds comme l'Espagne, les Pays-Bas et la Croatie, autant d'équipes mises en difficulté lors des barrages aller.

Une seule surprise, mais de taille, a été enregistrée, avec l'élimination de la Turquie. Troisièmes de la dernière Coupe du monde, les Turcs partaient grands favoris face à la Lettonie, un adversaire qui est loin de faire partie de l'élite du football européen. Même la surprenante défaite (1-0) subie par les joueurs de Senol Gunes, samedi 15  novembre à Riga, ne semblait pas mettre en péril leur qualification pour la phase finale de l'Euro. Les absences de plusieurs joueurs importants (le gardien Recber Rustü, l'attaquant Yildiray Basturk ou le défenseur Alpay Ozalan) ne paraissaient pas non plus inquiéter outre-mesure le staff technique de la sélection turque.

Devant 25  000  spectateurs survoltés présents mercredi soir dans les tribunes du stade Inönü d'Istanbul, la logique allait être respectée pendant plus d'une heure. Menant 2-0 grâce à des buts signés Ilhan Mansiz (20e) et Hakan Sukur (64e), les Turcs étaient en route pour le Portugal. Mais, à la 66e  minute, Jurijs Laizans réduisait le score avant que Maris Verpakovkis n'égalise en trompant le gardien Ömer Catkic, à la 77e  minute. En éliminant la Turquie, les joueurs entraînés par Aleksandrs Starkovs réalisent un véritable exploit et se qualifient pour la première fois de leur courte histoire pour une grande compétition internationale.

Si la Turquie est privée d'Euro, ce n'est pas le cas des Pays-Bas. Historiquement à l'aise dans cette compétition (vainqueurs en 1988, demi-finalistes en 1992 et 2000, ayant atteint les quarts de finale en 1996), les joueurs néerlandais semblaient pourtant en danger après la défaite (1-0) concédée samedi 15  novembre à Glasgow face à une jeune sélection écossaise entraînée par l'Allemand Berti Vogts, l'homme qui restera dans l'histoire comme celui ayant réussi à museler Johan Cruijff en finale de Coupe du monde.

Mais, dans l'Arena d'Amsterdam, la tornade orange a tout balayé. Avec un Rudi Van Nistelrooy auteur d'un triplé et la révélation du jeune Wesley Sneijder (19  ans), les Pays-Bas se sont imposés 6-0. "  Nous avons mesuré ce soir ce qui nous sépare du top-niveau international", avouait à l'issue de cette déroute Berti Vogts.

Autre grand d'Europe que l'on croyait en danger, l'Espagne s'est qualifiée sans trembler. Petits vainqueurs des Norvégiens à Valence (2-1), les coéquipiers de Raul ont réalisé un match parfait à Oslo en l'emportant 3-0. Raul, Vicente et Etxeberria ont inscrit les buts d'une séduisante sélection entraînée par Inaki Saez.

Devant plus de 73  000  spectateurs rassemblés au Millennium Stadium de Cardiff, les Gallois n'ont pas réussi l'exploit de se qualifier après avoir pourtant arraché un bon 0-0 à Moscou. En dépit des efforts de Ryan Giggs, le brillant attaquant de Manchester United, les joueurs entraînés par Mark Hughes se sont fait piéger (0-1) par une solide équipe russe.

Après sa participation à l'Euro 2000 et au Mondial 2002, la Slovénie espérait continuer sur sa lancée. Pourtant, en dépit du bon résultat obtenu samedi à Zagreb (1-1), les Slovènes ont craqué mercredi devant leur public. La faute à l'inévitable Dado Prso, l'attaquant de l'AS  Monaco qui connaît actuellement une période de réussite exceptionnelle. Après ses quatre buts inscrits face à La Corogne en Ligue des champions et son but marqué à Ajaccio en Ligue  1, Dado Prso a inscrit le but de la sélection croate lors du barrage aller avant de signer l'unique but du barrage retour disputé à Ljubljana, la capitale slovène. L'efficacité de l'attaquant monégasque permet à la Croatie de se qualifier pour la phase finale de l'Euro, une compétition dont elle était absente il y a quatre ans.

Les seize qualifiés (Allemagne, Angleterre, Bulgarie, Croatie, Danemark, Espagne, France, Grèce, Italie, Lettonie, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Russie, Suède, Suisse) connaîtront leurs adversaires respectifs à l'issue du tirage au sort qui se déroulera le 30  novembre à Lisbonne. La phase finale se déroulera du 12  juin au 4  juillet 2004.

Alain Constant

Ronaldo, sauveur du Brésil

Grâce à un but inscrit par Ronaldo à trois minutes du coup de sifflet final du match opposant la Seleçao à l'Uruguay (3-3), le Brésil a évité le pire. Disputé mercredi 19  novembre à Curitiba, ce match comptant pour la 4e  journée des qualifications au Mondial 2006 de la zone AmSud a failli être fatal aux champions du monde en titre, qui menaient pourtant 2-0 à la mi-temps grâce à des buts signés Kaka et Ronaldo. Mais, grâce à un doublé de Diego Forlan, l'attaquant de Manchester United, et un but inscrit contre son camp par Gilberto Silva, la Celeste prenait l'avantage avant que l'attaquant du Real Madrid ne sauve le Brésil.

Le Paraguay, vainqueur au Chili 1-0 grâce, notamment, à des exploits de son nouveau gardien, Justo Villar, compte trois victoires en quatre rencontres et occupe seul la première place de ce groupe qui compte dix équipes. Tenus en échec (1-1) à Barranquilla (Colombie), les Argentins sont deuxièmes, à éga-lité de points avec le Brésil. Les autres résultats de cette 4e  journée  : Venezuela-Bolivie 2-1, Equateur-Pérou 0-0.