Promenades genevoises au fil de l'eau
Le Rhône
L'une des plus belles – et des plus longues –
promenades du canton de Genève est le sentier du Rhône, qui
longe le fleuve sur sa rive gauche, du Bois-de-la-Bâtie au village
de La Plaine.
Cet
itinéraire au fil de l'eau s'effectue dans sa plus grande partie
dans les bois - bois de la Bâtie, bois de Planfonds, bois de Châtillon,
bois de Treulaz - et permet de découvrir l'univers très
particulier des berges naturelles du fleuve ainsi que des sites préservés
et protégés, telles la réserve naturelle du Moulin-de-Vert
à Cartigny ou les Teppes de Verbois, situées sur la rive
droite du fleuve après le barrage de Verbois.
Perspective inhabituelle
Le Rhône prend sa source au glacier du Rhône dans le massif
du Saint-Gothard, s'écoule jusqu'à la Méditerranée
sur 812 kilomètres, dont 290 kilomètres en Suisse, et traverse
sur 27,2 kilomètres le territoire genevois qu'il quitte peu après
Chancy. Par son débit important, il est moins sensible aux pollutions
que les petites rivières genevoises.
La navigation sur le fleuve, dans sa partie genevoise, est limitée
aux "Bateaux du Rhône" et barges transportant les déchets
de Genève à l'usine d'incinération des Cheneviers.
Divers ponts et installations jalonnent le fleuve sur son parcours genevois:
parmi celles-ci, on peut citer le barrage du Seujet, achevé en
1995, la station d'épuration Step Aïre 2, inaugurée
en septembre 2003, l'usine d'incinération des Cheneviers et le
barrage hydro-électrique de Verbois.
L'une des particularités du sentier du Rhône est qu'il passe
sous les ponts – pont Butin, pont de l'autoroute de contournement,
pont de Peney - offrant ainsi au randonneur et amateur d'ouvrages d'art
une perspective totalement inhabituelle.
Faune
et flore remarquables
La protection des rives du Rhône genevois est assurée depuis
1989 par la loi sur la protection générale des rives du
Rhône (L 4 13). Par ailleurs, en application de la Convention internationale
de Ramsar*, ratifiée par la Suisse en 1976, le secteur allant de
la rade de Genève au Rhône jusqu'à la frontière
nationale est reconnu d'importance européenne pour l'hivernage
des oiseaux d'eau, notamment les fuligules milouin et morillon qui forment
en hiver de grands rassemblements. Après la jonction avec les eaux
boueuses de l'Arve, le Rhône s'élargit et se mue en un lac
de retenue jusqu'au barrage de Verbois, séjour de prédilection
pour de nombreux oiseaux aquatiques et migrateurs.
Dans ce site, qui bénéficie également depuis 1991
d'une protection fédérale (OROEM: ordonnance sur les réserves
d'oiseaux d'eau et oiseaux migrateurs d'importance internationale et nationale
avec inventaire), les oiseaux sont recensés avec précision
afin de suivre au mieux l'évolution des effectifs. L'application
de ces dispositions ainsi que l'arrêt de la chasse sur le canton
depuis 1974 ont grandement bénéficié aux oiseaux
d'eau, leur nombre et leur diversité n'ayant jamais été
aussi grands que ces dernières années.
On peut ainsi aisément observer de nombreux oiseaux aquatiques.
Et si l'on ne voit que rarement le renard et le blaireau, il est facile
de repérer leurs terriers. Le castor et la tortue bourbeuse, notamment,
sont également des habitants des lieux. Quant à la flore,
elle est riche et remarquable, surtout dans les prairies sèches
du Moulin-de-Vert et des Teppes de Verbois.
Dans les nombreux bois qui bordent le fleuve se retrouvent le chêne,
le charme, le hêtre, l'érable champêtre et le pin sylvestre.
L'argousier pousse dans les zones graveleuses alors que le saule et l'aulne
occupent les rives partiellement inondées. Dans les roselières
et les prairies sèches, on retrouve notamment la sauge des prés
et plusieurs orchidées.
Le
Moulin-de-Vert: un site protégé
La réserve du Moulin-de-Vert occupe sous les falaises de Cartigny
un ancien méandre du Rhône, asséché lors de
la correction du fleuve en 1940 avant la construction du barrage hydro-électrique
de Verbois, terminée en 1944. Jusqu'à la fin du XIXe siècle,
ce secteur était animé par l'activité de moulins
où les agriculteurs de la Champagne amenaient le grain. Les moulins
ont disparu, mais le nom a subsisté et les sentiers et chemins
utilisés autrefois par les chars de nos ancêtres sont aujourd'hui
parcourus par les amateurs de nature préservée.
Des villages à découvrir
Promenade au fil de l'eau certes, mais il arrive que le sentier, en raison
de l'érosion des falaises de sable et de gravier qui bordent le
fleuve, s'éloigne momentanément de l'eau pour grimper vers
les champs et les villages. On traverse ainsi le joli hameau de Loëx,
situé juste en face des immeubles du Lignon, et les villages de
Cartigny et d'Avully qui habritent notamment de remarquables maisons rurales
des XVIIe et XVIIIe siècles.
Chancellerie d'Etat
En collaboration avec le Service du programme de renaturation des cours
d'eau et des rives
* La Convention relative aux zones humides d'importance internationale
a été adoptée à Ramsar, en Iran, en février
1971. Elle a pour objectif de conjuguer les politiques nationales à
une action internationale coordonnée afin de protéger les
zones humides existantes. Le site de la rade et du Rhône genevois
jusqu'à la frontière nationale font partie des huit sites
Ramsar suisses.
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