Coupe Davis: la Suisse en danger

Depuis l'année de gloire 1992 qui vit l'équipe de Suisse (de Jakob Hlasek et Marc Rosset) battre la France, alors tenante du titre, à Nîmes, puis le Brésil à Genève devant 18 000 spectateurs avant de s'incliner en finale à Fort Worth Dallas devant les Etats-Unis de Jim Courier, Pete Sampras et André Agassi, la Coupe Davis s'est faite une place de choix dans le cœur des amateurs de sport.

Chaque rencontre disputée en Suisse suscite un engouement populaire extraordinaire. Des milliers de spectateurs, habillés et grimés en rouge et blanc, vivent avec passion les rencontres de nos champions. La beauté et le génie des coups de Roger Federer jouent évidemment un rôle capital dans le plaisir ressenti par les supporters. Mais il n'y pas que cela.

Le sport se nourrit de moments chauds, de suspense, de retournements de situation. Et le tennis est le sport roi des coups de théâtre. L'issue d'un match de Coupe Davis est très souvent longue à se dessiner. Personne n'a oublié la rencontre extraordinaire livrée par la Suisse en 2001 à Neuchâtel contre la France. Notre équipe a fini par perdre dans le cinquième set du match décisif, au terme de trois jours de compétition, 20 heures d'échanges époustouflants, 275 jeux après que George Bastl eut une balle de match contre Nicolas Escudé.

Le match de barrage contre la Serbie ce week-end ne devrait pas faillir à la tradition. La Suisse emmenée par le numéro un mondial Roger Federer est favorite, mais le danger constitué la Serbie, qui jouera son premier match en tant qu'état indépendant, est réel. Novak Djokovic (ATP 21). Janko Tipsarevic (ATP 92) ainsi que les joueurs de double Nenad Zimonjic et Ilja Bozoljac auront à cœur de porter très haut les couleurs serbes. La fierté nationale ne sera pas la seule alliée de l'équipe serbe. Elle compte dans ses rangs un jeune garcon très talentueux, Novak Djokovic qui a atteint cette année les quarts de finale à Roland-Garros et les huitièmes de finale à Wimbledon. A 19 ans, le numéro un serbe est considéré comme l'un des plus grands espoirs du tennis mondial.

Nemad Zimonjic, le véteran de l'équipe avec ses 30 ans, pourrait aussi s'avérer être l'homme clef de la formation serbe. Comme Yves Allegro, il se consacre essentiellement à la compétition du double. Aux côtés du Français Fabrice Santoro, Zimonjic a réussi à se hisser jusqu'en finale à Wimbledon. L'an dernier, avec Leander Paes comme partenaire, le Serbe atteignait la finale de la Masters Cup de double à Shanghai. Nenad Zimonjic, qui fait partie des 10-15 meilleurs joueurs de double du circuit fera équipe avec Ilja Bozoljac. La paire serbe reste sur une victoire face aux Britanniques Andy Murray/Greg Rusedski, en avril dernier à Glasgow. Belle référence!

Le tirage au sort de jeudi a été favorable à l'équipe de Suisse. Roger Federer, affrontera Janko Tipsarevic (ATP 92) vendredi dès 13h dans le match d'ouverture, et devrait permettre à la Suisse de mener un point à zéro. Stan Wawrinka aura alors l'esprit libre pour affronter Djokovic. Le «teenager» de Belgrade compte deux victoires et une défaite dans le tête à tête avec le Vaudois.

Les capitaines Severin Lüthi et Dejan Petrovic partageaient le même sentiment à l'issue du tirage au sort. Cette rencontre sera incertaine jusqu'au bout et c'est probablement le double qui fera la différence.

A suivre sur TSR 2, dès demain à 13h.

Pierre-Alain Dupuis