Après un cinglant revers libyen – tentative avortée de captation de rétro-commissions sur un contrat de caméras thermiques et de systèmes de visée nocturne de 150 millions d’euros (Bakchich #5) - l’intermédiaire franco-libanais se trouve confronté à une enquête préliminaire annonciatrice d’un contrôle fiscal qui se présente mal, très mal. Et comme plaie d’argent n’arrive jamais seule, l’homme d’affaires druze doit aussi faire face à moult tracasseries politico-affectives…
Outre une réduction drastique du personnel de ses résidences parisienne et londonienne, Ziad Takieddine a dû licencier une grande partie des gens en charge de ses résidences du sud de la France. Certaines mauvaises langues suggèrent qu’il les payait au black.
Malgré une récente tentative de conciliation inaboutie avec son épouse Nicholas, la procédure de divorce pourrait lui coûter quelque 115 millions d’euros. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy soi-même vient de lui signifier personnellement qu’il cesse de revendiquer publiquement son attachement au ministre-candidat et à l’UMP, pas moins.
Effet toboggan en puissance, il s’est vu brusquement écarté de plusieurs gros contrats dans lesquels il s’était beaucoup impliqué au point de refaire systématiquement le tour de ses anciens bienfaiteurs (EADS, Thalès, etc.) pour rappeler combien il restait indispensable, voire dangereux, soulignant l’importance stratégique de ses capacités de nuisance toujours opérationnelles – « retenez-moi sinon je fais un malheur et je balance tout ce que je sais » – au point que plusieurs grands patrons des industries françaises d’armement se sont sentis « menacés » (sic). Selon les sources les plus autorisées.
Cet ennemi acharné d’Alexandre Djouhri – un autre héros de la galaxie des marchands de canons toujours protégé par l’Élysée – Ziad Takieddine en est réduit à faire le tour de ses derniers amis pour les taper de quelques avances lui permettant de surnager jusqu’à l’élection (croit-il) de son toujours candidat préféré, Nicolas Sarkozy.
Bref, les temps sont durs, non seulement pour Ziad Takieddine mais aussi pour ses obligés des officines spécialisées, fortement mis à contribution depuis les années Balladur. François Léotard, alors ministre de la Défense, saisissait tout l’intérêt des marchés d’armement dont les commissions et rétro-commissions alimenteraient, désormais les caisses noires de nos campagnes électorales…