§ <MOIS="200602"><JOUR="20060215"><HEURE="2006021504"> Septième " maître méconnu" à faire l'objet d'une rétrospective à la Maison de la culture du Japon, Heinosuke Gosho a réalisé une centaine de films. On lui doit le premier film parlant japonais, Mon amie et mon épouse(1931). Comme Mikio Naruse, Shiro Toyoda ou Kon Ichikawa, Ghosho a signé nombre d'adaptation d'oeuvres littéraires. Il s'illustre en particulier dans la shomin-geki, genre voué à dépeindre les drames du petit peuple, les relations parents/enfants, et qui inspira à Ozu Gosses de Tokyo. Le plus bel exemple de shomin-geki est Les Quatre Cheminées(1953), adapté d'un roman de Rinzo Shiina( Les Gens naïfs). Il décrit la vie d'un couple de gens simples dont la vie est bouleversée par la découverte d'un bébé sur le pas de leur porte. Gosho dépeint le désarroi du couple, Ogata et Hiroko, devant l'enfant qui pleure tout le temps et celui de leurs colocataires qui, à cause du bruit, se retrouvent au bord de la dépression. C'est le premier mari d'Hiroko, qu'elle croyait disparu sous les bombardements, qui est venu déposer l'enfant d'une maîtresse en le faisant passer pour un enfant d'Hiroko. Ogata se sent coupable d'avoir épousé une femme dont le premier mari a resurgi. Le bambin finit par rire et Ogata lâche cette phrase qui apparaît comme la philosophie du film : "La vie est ce que vous croyez qu'elle est. Elle peut être douce ou amère, cela dépend de vous-même." "COMÉDIE DE VOISINAGE" Le film doit son titre aux cheminées d'une centrale thermique de la banlieue de Tokyo. Selon l'endroit d'où on les regarde, on peut n'en apercevoir que trois, deux, ou même une seule. Outre la coïncidence avec un concept zen, cette modification des perspectives illustre l'optique de la vie selon Gosho, qui parle de "comédie de voisinage". L'étonnement des personnages devant ces fameuses cheminées renvoie à la perplexité des Japonais de l'après-guerre face à un monde qu'ils ne comprennent plus. "Il s'agissait, dit Gosho, d'inventer un nouveau rire et de nouvelles larmes qui, sans nier la guerre et ses profondes séquelles, se seraient enracinés dans la vie du peuple et sa volonté de vivre pleinement les temps nouveaux." Gosho réadapte Rinzo Shiina en 1954 avec Le coq chante deux fois, où un ingénieur ne parvenant pas à trouver un gisement de gaz naturel se donne la mort. Il confirme que les cinéastes japonais sont d'admirables portraitistes de femmes dans Encore une nuit (1956), La Sorcière innocente (1965) et Une mère et ses onze enfants (1966), dont les héroïnes idéalisées, combatives "mères courage", font preuve de bravoure aux côtés d'hommes incapables de les aider. Des deux adaptations qu'il a signées de Yasushi Inoué, cet hommage présente la seconde, Le Fusil de chasse (1961), histoire d'une liaison entre une jeune femme divorcée et un homme marié. On peut aussi voir Maman, marie-toi (1962), où l'épouse d'un débauché travaille dans un bar et entend son fils (qui croit son père mort) lui conseiller de trouver un nouveau mari. Gosho est mort en 1981, oublié, après s'être reconverti un temps à la télévision. _________________________________________________________________ Maison de la culture du Japon, 101 bis, quai Branly, Paris-15^e. Métro^Bir-Hakeim, RER Champ-de-Mars. Tél. : 01-44-37-95-00. Jusqu'au 11 février. 4 .
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§ <MOIS="200603"><JOUR="20060309"><HEURE="2006030905"> Septième " maître méconnu" à faire l'objet d'une rétrospective à la Maison de la culture du Japon, Heinosuke Gosho a réalisé une centaine de films. On lui doit le premier film parlant japonais, Mon amie et mon épouse(1931). Comme Mikio Naruse, Shiro Toyoda ou Kon Ichikawa, Ghosho a signé nombre d'adaptation d'oeuvres littéraires. Il s'illustre en particulier dans la shomin-geki, genre voué à dépeindre les drames du petit peuple, les relations parents/enfants, et qui inspira à Ozu Gosses de Tokyo. Le plus bel exemple de shomin-geki est Les Quatre Cheminées(1953), adapté d'un roman de Rinzo Shiina( Les Gens naïfs). Il décrit la vie d'un couple de gens simples dont la vie est bouleversée par la découverte d'un bébé sur le pas de leur porte. Gosho dépeint le désarroi du couple, Ogata et Hiroko, devant l'enfant qui pleure tout le temps et celui de leurs colocataires qui, à cause du bruit, se retrouvent au bord de la dépression.
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